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CORINNE MAURY
AUTEUR/EDITEUR
ENTRE FICTION ET AUTOBIOGRAPHIE
MES AMANTS
Mes amants est un roman issu d'une trilogie. Ses compères étant « je
suis Waiwera » et « tueur à gage ».
Ces Nouvelles sont autobiographiques.
Des éléments imaginaires s'y infiltrent pour rendre la réalité légère et drôle.
J'ai transformé le déroulement de certains faits car la publication de ces nouvelles a été compromise depuis dix ans.
« Tueur à gage » était essentiellement issu de mes travaux de
journalisme de taupe entre 1987 et 1995, désormais il s'agit d'un
pollard.
« Je suis Waiwera » relate le chemin du Guerrier de la mer des temps
anciens.
L'histoire d'un homme maori incarné en femme au XXI siècle.
Celle-ci est en charge de nouveaux combats, comme une missionnaire
habitée de flash back du XVIIIIeme siècle, elle nous emmène dans des
galaxies étranges. Ce livre est une fiction.
Le livre intitulé « Mes Amants » vous fera voyager autour du monde.
Le menu d'une vie.
Une narration composée d'un peu de dérision, un zeste d'humour et de
situations burlesques.
Un récit simple de rencontres lors de séjours divers et variés entre
Nouméa, Sydney, Tokyo, Tahiti, Bordeaux, Paris et Melbourne.
En apéritif « Les garants de la liberté » vous seront offerts.
En entrées vous aurez le choix entre:
« Boucles blondes », ( thierry Mansir est aujourd'hui medecin à Pau pédiatre) un homme irrésistiblement craquant à croquer ou
« José, un correspondant », une âme noble défenseur du « Che ». Jose est decede le livre le dit
En plats chauds vous seront proposés:
«Le blind date de Sabina », une personnalité hilarante aux multiples. Fait bien reel.
conquêtes ou
« Saignement de nez », un homme brillant plutôt seul. C'estPierre Doize.
En dessert « Décaler », l'histoire d'une voiture peu banale c 'est Fabien D bien con.
« Ham, stram, gram », les cheveux en brosse sans uniforme. C'est Jerome Roussel décédé.
Bon appétit...
« Les garants de la liberté »
Demandez de l’argent aux riches: ils vous traiteront de putain.
Demandez de l’argent à votre famille: elle vous méprisera.
Demandez de l’argent aux pauvres: vous serez une catin.
Femmes riches ou pauvres, libres et sans dépendance, féminine ou macho,
nous décidons et choisissons nos vies.
Une femme française a intégré pré de 300 ans de laïcité de jouissance de
vie, de liberté, d’égalité et de dite fraternité. Son comportement
social et la gestion quotidienne de sa vie en son régit. Pourtant notre
monde occidental se divise.
Il change, assimilant la mouvance des valeurs d’autre culture
d’immigrant qu’il a accueilli depuis plus de 20 ans.
Pendant que l’Afrique se meurt dans l’indifférence générale, l’Asie se
reconstruit et le monde arabe instruit ses nouvelles guerres d’affaires.
Nos valeurs occidentales sur les droits de l’individu établi au XX
siècle s’étiolent.
Comment notre histoire se racontera t-elle et par qui ?
Notre univers humain se fait, se défait et se refait en part de marché,
marge de bénéfice net, audimat. L'optimisation de journaux à scandales
ne cesse d’évoluer et de plaire au grand public au gré des marchés à
conquérir.
Guerre du pétrole et qui sait une guerre de l’eau à venir issue des
stratégies induites par les « dits » grands de ce monde, au gré de plans
de peu d’ingéniosité.
«Cette ratatouille » nous conduit au racisme, à la haine et induit les
diverses formes d'intégrisme religieux. Elle prend appui sur la
crédulité du monde car nous ne sommes finalement que des hommes.
Corinne MAURY, c’est mon nom de jeune fille.
Corinne cela veut dire cœur en provençal.
MAURY c’est le nom du fleuve qui coulait sur les terres de mon
arrière-grand-père du cantal. Je suis une femme française.
Ma génétique est issue de métissage ethnique. Mon être s’est fait
d’appartenance d’influence culturelle variée.
Mélangées d’une généalogie de 13 races différentes, (française de
Provence, de haute Savoie, du cantal, métisse italienne, écossaise,
espagnole, issue des îles du Cap Vert
ie un zeste d’Angola, de guinée Bissau, du portugual, un peu de chine et
de japon, je suis née à Hyères en France dans le Var en 1966.
J’ai grandi en Nouvelle-Calédonie. A 30 ans j’avais fait 18 fois le tour
de la terre.
Je me suis intégrée et j’ai vécu avec tout type et qualité de gens dans
le monde ».
J’ai été tantôt un caméléon et tantôt présente, visible.
En tant que française, je vis dans l’Asie Pacifique sud depuis l’âge de
quatre ans.
J’ai toujours considéré être aussi Australienne. J’ai été un beau brin
de fille. Il paraît que je suis une belle femme et je joue de mes
artifices à des fins artistiques.
Ma vie est faite de solitude, riche de rencontres et d’aventures que je
vous laisse découvrir...
Bordeaux 1986
« Boucles blondes »
J’avais eu mon baccalauréat à 17 ans en 1983 à Nouméa au Lycée La
Pérouse.
Mes premières études s’étaient faites à Bordeaux.
En 1986 je croisais devant l’université de la faculté de droit, un
homme aux boucles blondes. Je fis la connaissance de cet homme les mois
suivant et j’appris qu’il était étudiant en cinquième année de médecine
et généralement en stage à l’hôpital du tripode.
Au début de mon séjour, dans la région de Gironde j’avais habité dans un
foyer d’étudiant. Puis dans un appartement rue de St Genes et enfin cour
de la somme.
Ces déménagements avaient été motivés au fur et à mesure que mon niveau
de vie s’était écroulé au plus bas.
J’habitais dans une ruelle perpendiculaire au cour de la somme.
L’impasse était insalubre, ma voisine de gauche avait un look à
et je vivais ma troisième année de droit avec un ennui certain.
Ce couloir de rue portait un nom pourtant, « l’impasse salée ».
Je disposais d’une pièce principale et d’un couloir en guise de cuisine
et de salle d’eau.
Le tout faisait
rajouter un jour un accent à la plaque de la rue et ce à la demande
générale.
L’impasse n’en restait pas moins minable.
Au fond de celle-ci en sous-sol, vivait un jeune couple avec un enfant
en bas âge.
A l’étage deux autres étudiantes en droit, l’une des filles était mon
amie, Anne-Sophie, l’autre je préférais l’ignorer. A ma droite vivait un
autre étudiant, brun balourd et plutôt ours. Il ne m’adressait jamais la
parole, cette fois ci c’est lui qui préférait m’ignorer.
Bordeaux était une ville riche mais triste ou l’on pouvait encore
ressentir que des horreurs avaient dû être commises pendant la deuxième
guerre mondiale, tout comme à Paris. Les non-dits s’entendaient, des
affaires de familles sales, des querelles de voisins tantôt collabos,
tantôt résistants, l’histoire se raconte comme elle peut.
A l’arrêt de bus du campus de l’université I, face à l’amphithéâtre «
Aula Magna » un après-midi je croisais le regard d’un étudiant en
médecine.
Il était accompagné d’une jeune femme très belle, blonde les cheveux
longs, un fait rare pour une Française. Le dit médecin avait un blouson
de cuir marron, je voulais le même. A ce moment là, je pensais qu’il
avait une belle lumière et je voulais avoir cet homme dans mon lit. On
était en septembre.
En avril de l'année suivante, j’ouvrais mes volets sur la cour et je vis
mes boucles blondes passer avec un large sourire et un grand bonjour!
Surprise, je lui répondais rapidement avec « un salut » et ce en
baissant la tête, j’avais pleuré toute la nuit.
Je venais de quitter Frédéric, mon premier amant et j’en étais heureuse.
Que de regrets de ne pas l'avoir fait plus tôt.
Thierry passa de nouveau devant ma fenêtre. Il m'adressa la parole et me
remit un mot à l'attention de mon voisin, le dit « Ours », sa boîte aux
lettres était cassée.
J'acquièssais d'un « ok » furtif et réticent. Thierry semblait bien dans
sa peau. Il voulait faire plus ample connaissance et son approche était
douce et déterminée.
Je ne sais plus comment, je ne sais plus pourquoi mais je l’ai laissé
entrer chez moi.
Je lui ai offert un café puis on a fait l’amour comme ça.
Notre flirt avait été agréable par contre notre acte sexuel ne m’avait
rien apporté.
J’avais fait l’amour avec Thierry peut- être pour me prouver que j’avais
un avenir de femme. Je me rendais compte que Frédéric m’avait détruite à
l’intérieur de mon être, dans mon tout.
Quant à Thierry je n’avais rien à lui reprocher. J’assumais mon choix
d'une aventure passagère mais j’étais déçue de son mépris après l’acte.
J’avais répondu à son fantasme, femme insulaire, tropicale facile et
légère, à la peau douce et je m’étais tout simplement ennuyée.
Thierry su partir avec élégance, en vrai médecin. Je ressentis alors un
grand vide, ce sentiment de n’être rien. Je m’enfonçais dans mes larmes
et je vidais seule une bouteille de cognac pour oublier l’intrus dans ma
vie.
A ma grande surprise, Thierry vînt de nouveau frapper à ma porte un
soir.
Approche classique, comment vas-tu ? Qu’est ce que tu fais de beau ?
Rien je révise. Il m’invita à prendre un pot au « Bœuf sur le toit », un
bar à la mode cette année là. En arrivant Place de
rencontra mon ours de voisin qui était l’ami de Thierry. On prit le pot
ensemble cela ne m’arrangeait finalement pas. J’avais envie d’être toute
seule avec lui.
Thierry et L’ours commençaient à jouer au trivial poursuite. Un jeu qui
m’ennuyait.
Je les regardais évoluer, ils avaient un verbe acide, leur état d’esprit
était mauvais et je préférais m’en aller. Thierry me considérait comme
une bécasse, l’ours aussi, quant à moi j’avais envie de quitter cette
France qui faisait ma misère.
Je voulais être australienne et partir de cette ville ou je n’avais eu,
ni famille, ni ami, ni amour.
Mes études étaient un gâchis. J’avais fait ce que les autres voulaient
de moi se mêlant de mes affaires alors que ma route étaient si belle,
tracée, évidente et claire ayant toujours su ou aller et quoi faire.
Je suis une française du Pacifique. Je veux franchir cette ligne de
nouveau telle une démarcation que j’ai tracé , il y a 20 ans. Il y a
avant Singapour et après Singapour.
Je suis si bien chez moi.
En descendant la cour de la somme j’avais peur de l’avenir.
J’étais seule embourbée dans l’indifférence et le mépris de tous.
J’avais perdu Éric par suicide, j’avais été maltraitée par Frédéric.
Mes études m’emmerdaient, une seule chose me motivait, le sport.
Je passais la plupart de mon temps au club de jeu de paume de Mérignac
entre Julie, australienne et Jonathan anglais et une famille de
réunionnais, Danielle et Bernard.
Je m’entraînais près de 7 heures par jour en sport. Julie était enceinte
de Nicholas et je suivais l’évolution de sa maternité avec envie,
bonheur et joie. Danielle était aussi enceinte de son premier enfant à
quelques semaines d’intervalle de Julie.
Ces couples avaient 27/30 ans, moi 20 ans.
Le ventre de ces femmes devenait énorme. Julie se goinfrait de gâteaux
et Danielle stressaient et multipliait les jobs. Jonathan, mari de Julie
était numéro un mondial à cette époque là des compétitions de jeu de
paume. Bernard quant à lui avait été numéro un à l'île de
équipe de squash et avait été sélectionné dans les années 1980 en équipe
de France. Aujourd’hui il était entraîneur.
Danielle manquait d’argent et le père de Danielle était un homme
politique et un homme d’affaire puissant à l’île de la réunion. C'était
un proche du président de notre chère France.
Danielle regrettait que l’ensemble des affaires familiales soient
confiées à son petit frère. Elle avait besoin de reconnaissance et
maintenant souhaitait entrer dans la banque. Sur un coup de fil elle
avait réussi à y entrer et ce fut sa fierté de l’année.
J’appréciais beaucoup Bernard qui était devenu mon entraîneur.
Il était issu d’un lit de métissage français vietnamien.
Son père avait par contre semé des enfants un peu partout à ce qu’il
disait.
Je trouvais son style sympa et sa légèreté me rappelait mon île et mon
bien être passé.
Julie l’Australienne était marrante. Elle buvait beaucoup de vin blanc
et me racontait qu’elle avait flirté avec « Mel Gib » et que « Elle Mc
» était sa meilleure amie.
Elle adorait les colliers de perles et la reine mère. A l’origine Julie
était professeur d’éducation physique. Issue d’une famille bourgeoise de
Melbourne, elle avait fréquenté les meilleures écoles de l’Etat du
Victoria.
Elle avait rencontré John lors d’une compétition internationale.
Julie avait aussi été cinquième féminine de jeu de paume.
Julie s’était mariée en trois jours. Le père de John était pasteur
mormon et John était un enfant adopté. Cela troublait Julie pendant sa
grossesse. Qu’elle serait l’identité de son enfant, comment lui
expliquerait-elle cela plus tard.
A ces problématiques j’avais répondu qu’elle importance, c’est l’amour
qui compte.
Aujourd’hui ils ont quatre enfants.
Le vendredi soir après les entraînements et avant les matchs en
compétition par équipe nous regardions des diapositives de stratégies de
placements dans la cour.
Ces moments étaient privilégiés pour moi, j’étais si seule et ma vie
n’était pas douce.
Quant au jeu de Paume lorsque j’y mettais les pieds j’avais l’impression
d’y être reine.
Jonathan était d’une grande pédagogie, d’un grand calme et d’une grande
patience.
J’apprenais à coudre les balles avec un jeune anglais de passage en
stage, il s’appelait Marc. L’espace-temps dans ce club de Mérignac était
agréable. Les relations humaines étaient de qualité. C’était aussi un
fabuleux vivier d’acheteurs des différents produits que je réalisais.
J’avais ce profond sentiment d’avoir toujours évolué dans cet univers.
Ma vie se passait entre le club de sport et ma pièce insalubre en guise
de logement.
Quant à la fac j’y allais de moins en moins.
Une semaine après le trivial poursuite, Thierry me présenta son frère un
joueur de tennis qui avait envie de faire du squash. Thierry ne se
rendait même pas compte de ma lassitude pour ce que nous avions vécu. Il
s’en moquait.
Son frère Patrick n’était pas beau. Il avait aussi des boucles blondes
courtes, il était trapu et étudiant en faculté de sciences. Nous avons
joué cinq matchs environ, j’en ai gagné trois. Patrick était un mauvais
perdant. Notre complicité s’arrêta là.
La famille dont Thierry et Patrick était issue était originale.
Les parents étaient divorcés. La mère travaillait dans une radio libre.
Leur père dirigeait un théâtre, le tout à Pau.
Thierry avait des réactions très ambiguës quant à sa famille.
Il en parlait en pointillé. En fait il ne souhaitait pas que j’entre
dans sa vie.
Il fit une très grande soirée dans sa nouvelle maison en guise de
crémaillère. Il avait emménagé dans une petite villa bourgeoise
bordelaise de quartier chic à deux étages.
L’on trouvait au rez-de-chaussée la cuisine, le salon et la salle à
manger avec dans l’arrière cour des toilettes.
Au premier étage il y avait une salle de bain des toilettes et une
chambre. Au deuxième étage la chambre de Thierry très grande avec un
balcon et vue sur rien.
Il m’invita avec presque 100 personnes pour fêter son installation.
Je n’avais pas aimé ses amis, ni ses fréquentations : elles lui
ressemblaient.
Essentiellement des étudiants en médecine et je les trouvais nul.
Ils buvaient trop, se droguaient et trouvait cela si cool, pour moi
s’était vraiment à gerber.
A cette soirée j’avais dit quelques mots en Kanak et ces petits français
minables m’avaient pris pour une folle. Il paraît que les sons que je
prononçais étaient inaudibles! Combien de langues avaient-ils étudiés
dans leur vie…ces minables sclérosés de l’esprit.
Je venais de faire un prêt étudiant pour un crédit voiture. Ma petite
Super 5 rouge, était garée dans l’allée de la rue de Thierry. Je
décidais de partir de sa crémaillère.
L’ours et Thierry voulaient à tout pris m’accompagner. Je pensais que
c’était par sympathie et pour des raisons de sécurité. Non c’était pour
récupérer et utiliser ma voiture pendant que je serais restée chez moi.
Je les ai envoyés se faire « foutre ».
J’appris des années plus tard que les voisins qui habitaient en
contrebas de l’immeuble avec leur petit enfant en bas âge fréquentaient
des nièces de mon oncle et de ma tante par alliance, Pierre et Annick et
ce fut ma première « claque » bretonne.
Ces cousins ne m’aimaient pas.
Un soir j’avais fait un chao-men et il y en avait pour dix.
J’en ai offert aux voisins. Anne Sophie qui travaillait dans le but de
devenir magistrat refusa d’y goûter. Les autres voisins amis de la
famille me répondirent qu’ils n’avaient pas besoin de moi pour manger.
J’ai jeté mon chao-men à la poubelle.
J’avais besoin d’argent et je me mis à faire de la vente en porte à
porte.
Comble de l’ironie ma voisine se trouvait dans la même sélection de
quartier que moi par la société OFUP qui nous embauchait. Auparavant
j’ignorais tout de ce qu’elle faisait, étudiante, mère au foyer.
Inscrite en faculté d’histoire elle était en licence et avec leur bébé
en bas âge son mari en maîtrise d’anglais, ils avaient besoin de plus de
revenus.
Nous fîmes parti de la même équipe et une certaine sympathie finie par
s'installer entre nous. Je lui racontais mon aventure avec Thierry.
Elle le prit alors très mal. Amie de l’amie de Thierry, elle m'informa
que celui-ci avait une liaison de pré de quatre ans avec cette jeune
femme blonde que j’avais entre aperçu avec lui à l’arrêt de bus l’année
passée. Elle était étudiante dans une autre ville.
Je décidais de passer un soir à l'improviste et d’aller le voir dans sa
villa Bourgeoise.
Son co-locataire n’était pas là. Par contre une « pétasse de normande »
bien grasse lui tenait compagnie en lui tricotant un pull.
Cette femme n’était pas belle. Elle était de ces personnes qui « se la
jouent grande pôte » de façon à passer le plus clair de son temps avec
l’homme qui ne la touchera jamais.
Elle me parla de Thierry pendant qu’il était monté à l’étage en me
disant que je n’avais rien à faire là. Qu’il allait épouser sa blonde et
qu’il se foutait complètement de moi. Je suis monté à l’étage et j’ai
fait l’amour avec Thierry. Ce en cinq minutes et sans ne rien sentir. Un
acte par deux fois de mon choix mais qui ne vous laisse que du vide.
lui couper les cheveux ce soir là.
A cet instant précis je devenais « coiffeuse » et je l'avais été toute
ma vie.
Ma mère l’était et j’ai prétendu que toutes mes vacances scolaires
j’avais travaillé avec elle dans son salon. Ce qui était tout à fait
faux. Un salon elle n'en avait pas, elle avait toujours travaillé en
tant que coiffeuse ambulante.
Avec un plaisir délicieux et jubilatoire, je commençais à tailler une
par une les boucles blondes de Thierry. Pendant que je lui coupais les
cheveux, il me donnait des conseils et des explications de
fonctionnement. Tu me fais ceci comme ça, d’habitude je n’ai pas de raie
là, il faut que..., il suffit de... etc…. Mais oui bien sur... mon
petit.
Au bout de 10 minutes, Thierry commençait à s’inquiéter, mais non… Je le
rassurais, ferme les yeux et apprécie. Il ouvrit les yeux et maintenant
j’avais vraiment réussi mon coup. Il était presque tondu d’un côté. Deux
ou trois boucles blondes se battaient encore en duel et il avait une
frange devenue beaucoup trop courte.
Il ressemblait maintenant à Bozo le clown.
Thierry sauta de la chaise pris ses jambes à son cou monta les
escaliers quatre par quatre pour aller devant le miroir de la salle de
bain.
Au même moment je laissais tout en plan et je partais en courant dans la
ruelle dès l’ouverture de la porte vers le Cours de
En me retournant je vis Thierry qui me courait derrière puis il
abandonna sa poursuite, j’allais plus vite que lui.
Je me foulais la cheville la semaine suivante.
Aux urgences de l’hôpital du Tripode, Thierry fit en sorte que je reste
7 heures à attendre. Dans nos réactions, il y eu deux attitudes
complexes avec une différence de sensibilité évidente. N’ayant pas prêté
au serment d’Hippocrate, je ne me devais pas d’avoir du cœur entre
quelques boucles et des relations sexuelles glauques Thierry méritait
une leçon.
Les cheveux repoussent quant à une cheville brisée cela fait mal et
longtemps.
Médecin ou futur petit tortionnaire.
A la chute du mur de Berlin, Thierry me racontait qu’il était parti en
toute hâte voir ce qui s’y passait. Il avait entamé des recherches pour
retrouver sa famille en Pologne, sa mère était à moitié polonaise.
Aux grandes manifestations étudiantes de 1985 il était aussi monté à
Paris pour gueuler.
Ce genre de revendication j’avais horreur de ça. Nous n’avions rien à
faire ensemble.
Je suis partie en stage en Espagne et je ne l’ai jamais revu.
SARAGOSA 1987
Jos un correspondant
1987 était l'année ou je terminais mes études de commerce et de droit à
l'université de Bordeaux I. J'étais arrivée de Nouvelle Calédonie en
France Métropolitaine en novembre 1983.
Depuis pré de trois ans je fréquentais essentiellement des Réunionnais,
des Australiens, des Libanais et des Latinos américains.
Les Français de France étaient rarement intéressants. Ils étaient
racistes et étriqués pour la plupart, n'ayant jamais voyagé, arrogant de
supériorité et totalement inculte.
Quant à la connaissance d'autres civilisations que la leur ils étaient
d'illustres ignorants, tout simplement.
Je rencontrais quelques exceptions lors de mon voyage en Espagne à
Zaragoza.
Une jeune aristocrate sera des plus sympathique et débrouillarde ainsi
que le secrétaire responsable du groupe avenant cordial, un homo sympa.
Ma prof d'espagnol à la fac était une argentine réfugiée en France.
Elle avait échappé au régime fasciste en se mariant avec un français
qu'elle n'aimait pas.
C'était une femme forte de caractère et riche d'histoire.
Ses difficultés en France étaient multiples. Elle cherchait à divorcer
et attendait pour cela que sa résidence soit acceptée et découvrait la
condescendance des Français pour les Latinos américains ce qui n'est
plus le cas aujourd'hui.
A son arrivée à la fac nous avions décidé de préparer dans le cadre
universitaire un séjour en Espagne. Il nous aura fallu trois ans pour
que ce projet soit accepté au niveau des institutions et que nous
puissions le réaliser.
Au départ nous étions seize, au retour nous étions seize. A l'arrivée à
Zaragoza seize espagnols nous attendaient.
Pendant le séjour j'allais avoir vingt et un an, le onze avril et ce fut
la plus belle fête de ma vie.
A la distribution des correspondants le secrétaire me demanda si je
préférais un ou une correspondante. Je préférais un homme bien sur. Je
suis comme ça, 17 ans plus tard je préfère toujours la compagnie des
hommes et très peu des femmes.
José m'attendait à la gare. « Ola que tal? Je suis José »?
Il était grand maigre et anguleux, brun basané, mignon, très vif, sympa
et par dessus tout, José était un grand révolutionnaire.
En entrant dans sa maison, José me conduisit directement dans sa chambre
ou nous allions dormir à deux.
Sa petite sœur avait déménagé dans une autre chambre avec ses sœurs et
elles y dormaient à quatre. J'étais entrée dans une grande famille de
cinq enfants et de petits moyens.
Le secrétaire m'avait prévenu avant de partir de France. Il se trouve
que la famille de ton correspondant est la plus pauvre de toutes les
familles du groupe. Es-tu bien sur de vouloir y aller: « sans problème,
j'y suis déjà ».
Le père de José était un taximan et sa mère femme de ménage, ils avaient
cinq enfants à nourrir.
S'était une famille ou l'on sentait vivre l'amour. Les enfants se
succédaient en âge à deux ans d'intervalle et José était l'aîné.
En entrant dans la chambre de José qui serait aussi la mienne pendant un
mois, j'éclatais de rire. Tous les murs étaient tapissés de poster de
cheguevarra. J'allais donc avoir pour compagnon de fantasme tous les
soirs le visage du « Che ».
Il me demanda si cela me dérangeait, je lui répondit que non, je venais
moi-même d'une famille de grand résistant de la deuxième guerre
mondiale. Mes grands-oncles avaient combattu les nazis et j'avais été
élevé dans un esprit de combat en faveur de la liberté et les droits
humains.
J'étais de suite adoptée avec une grande tape dans le dos par José. Il
s'ensuivit d'une accolade de son père et de grands baisers de sa mère
qui claquaient sur mes deux joues et les petites sœurs de José dansant
autour de nous.
Cette explosion de joie m'étonna. Je compris dans l'instant que ces gens
avaient dû beaucoup souffrir, certainement trop du régime franquiste.
Le père de José avait été un grand activiste pendant la résistance
anti-franquiste.
Son travail de taximan l'avait placé à un des plus haut niveau de la
lutte.
Il s'occupait de trafic d'armes, de passage d'individus, il fut même le
cerveau et à l'origine de l'organisation d'une évasion de prisonnier de
franco.
Un petit taximan un grand homme.
Une petite femme boulotte au corps déformé par les grossesses, aimée de
tout son petit monde et débordante de vitalité et de courage.
En Espagne on se couche à deux heures du matin, on se lève à midi. On
déjeune à une heure, on va à la fac à quatre heures, on fini les cours à
vingt deux heures et l'on va dans les cafés manger des tapas et faire la
fête, chanter, danser bref s'amuser.
Ce fut une tranche de vie qui me convenait, on avait même ressenti un
petit décalage horaire entre les deux gares, Française et Espagnole.
Au lever le matin la mère de José me faisait une tortilla.
Je m'en rappellerais toute ma vie. Une omelette pleine d'huile d'olive,
d'une saveur esquisse avec des pommes de terre et du fromage bien gras,
cuite moelleuse, un régal, le tout accompagné d'une salade verte à
l'ail, d'olive noire et d'un bon café.
Le père de José me conduisit un soir après nos discussions animées à la
cave. Il me montra les armes dont il disposait encore, un vrai arsenal.
Il y en avait de partout et du gros.
Il me dit cela s'est pour les combattants du sentier lumineux, la lutte
du Pérou. Nous sommes solidaires de tous les combattants de la liberté.
« Nous », l'organisation à laquelle il appartenait.
A cette époque je n'étais pas très au fait de l'histoire péruvienne.
J'ai préféré mettre cette réflexion quelque part au fin fond de ma
mémoire. Ce dans « une petite boite noire », à faire taire avec la
conscience du secret vital que le père de José venait de me confier.
En deux jours, il avait fait vérifier par son réseau l'identité de
résistant de mon grand-père et de ses frères. Il m'avait donc assimilé
aux leurs.
Pendant la journée José et moi allions à la fac ou la drague allait bon
train.
Les petites françaises étaient toutes survoltées du magnétisme latino.
Mes compagnes de voyage se ressemblaient toutes. Le profil bourgeois
vrai ou fausse en complet version classique bleu marine et vert, collier
de perle et bien sur en manque de sex.
Elles jouaient les saintes « ni touches » qui n'y touche pas et pourtant
certaines d'entre elle en étaient à leur troisième avortement en peu de
temps.
En Espagne par contre elle n'avait plus besoin de se cacher.
Leur communauté de référence de Bordeaux ne les verrait pas se lâcher et
toutes ces demoiselles « prou prout » se sont dévergondées.
José était sorti avec Jeanne-Marie, elle lui avait plu dés notre arrivée
à la gare. Moi je leur avais servi de boite aux lettres pour les
approches de leur flirt.
José et moi étions des potes de la « révolution »... pas question de
sortir ensemble.
Nous avions de belles idées, de grandes discussions avec d'immenses
projets de vie.
José vivait avec les souvenirs d'enfant de son père.
Epoque ou celui ci avait été embauché par son grand-père pour quelques
missions. Les enfants avaient le talent de s'infiltrer de partout. Il me
racontait ce passé avec emphase avant que nous nous endormions après les
tapas et la fête.
José si fier de son père, de sa gloire et de sa renommée dans toute
l'Espagne et même en Amérique Latine me dévoilait les noms de code sous
franco et ceux du sentier lumineux.
Le tout lui donnait une fougue de guerrier. Il se voyait libérer
l'Amérique Latine et moi je me voyais conquérir Hollywood, mais ça je ne
lui ai jamais dit. Il m'aurait étranglé.
A ces yeux j'aurai été une traite à la solde des « Américanos » et José
c'était mon pote de la révolution, alors je ne devais pas le décevoir.
De plus José m'avait organisé le plus bel anniversaire de toute ma vie.
En cachette avec la complicité du secrétaire du groupe, tous les
correspondants et quelques profs, ils avaient réservé trente place dans
un Café théâtre réputé pour être le plus « grave » de toute l'Espagne.
Connaissant mes goûts pour la danse et le chant à vingt deux heures,
heure de ma naissance, je fus appelé sur scène. Je du gratter les fesses
d'un vieux travelos avec un grand peigne, improviser une chanson et j'ai
eu droit à une centaine de bises, une coutume dont je n'ai jamais eu
l'habitude.
En prime toute la salle de pré de deux cent soixante personnes se mis à
chanter « Felicidades, Corinne, Corazon ». Ma table de trente personnes
continua la tournée avec des « culs secs Corinne et... à la bière
»...J'eu même droit à un petit cadeau de la tablée.
Une peluche en forme d'oiseau. Ce fut la deuxième de ma vie après un
Koala que mon père m'avait acheté quant j'avais quatre ans en passant à
Sydney.
Je regardais celle qui avait fait ce choix et cela était surprenant. Je
m'étonnais moi-même d'en être ravie car finalement je n'avais jamais
rien possédé de doux. Je n'avais même pas eu le droit d'être une petite
fille.
José me fit son propre cadeau à notre retour à la « Casa ». Une écharpe
du « Che ».
Le cadeau le plus précieux. Il me le remit comme un glaive et à mon
départ je portais cette écharpe autour de mon cou. Elle allait si bien
avec mon grand manteau en toile Kaki.
Toute la famille en fut fière. Ces gens avaient du cœur. La mère de
José m'appris à faire la tortilla mais je ne trouverai jamais la mienne
aussi onctueuse et goutteuse que celle de la mère de José.
Les petites sœurs de José m'avaient fait des dessins et m'avaient fait
promettre que quand je serais dans mon île je leur enverrai des
poissons.
L'aînée des sœurs avait profité de ma présence pour travailler son
français. Quant à José il viendrait me voir des qu'il aurait des
économies en Nouvelle Calédonie ou en Australie mon futur pays.
Car en 1987, je quittais
que je croyais.
José est mort dans un accident de voiture en 1988 lors d'un trajet de
vacances en Espagne dans son pays. Je n'ai plus reçu de lettre un jour
alors que je vivais à Melbourne.
Je lui racontais ma nouvelle vie depuis quelques mois. La petite sœur
de José, la troisième pris sa plume pour me l'annoncer. Ses parents n'en
avaient pas le courage.
Ma révolution est morte avec lui.
SYDNEY 1995
« Le blind date de Sabina »
En février 1995, Sabina me demandait de l'accompagner au Hard rock café
de Sydney à 20H30. Elle était invitée par Ian pour la première fois.
C'était son dixième « blind date » du mois et elle ne voulait pas y
aller seule.
Sabina était australienne. Je l'avais rencontré au club-med de Nouméa ou
elle excercait la profession d'infirmière pendant un an. A cette époque
je travaillais en tant que déléguée médicale le jour et chanteuse de
piano bar la nuit en Nouvelle Calédonie.
Je marchais dans la ville depuis quatre heures de l'après midi de retour
sur Sydney et je m'y sentais chez moi.
Ma première immigration datait de 1987 sur Melbourne et s'était soldée
par un échec.
Le gouvernement australien n'avait pas encore abrogé une loi raciale ou
les descendants d'ethnie noire n'avaient pas encore le droit d'immigrer
en Australie.
Cette loi fut abrogée par la suite. J'étais un huitième noire des îles
du cap vert de par ma grand-mère paternelle, Elvira Fortes Barboza Dos
Santos.
Ma vie de nomade a ainsi commencé il y a dix ans.
Mes valises à la main, je compose, je chante, producteur à l'occasion
j'écris et je conte.
A 22 ans je faisais gagner dix millions de FCFP à une entreprise de
Nouméa en créant le premier agenda de l'île.
A 23 ans j'étais la plus jeune embauchée d'un grand groupe
pharmaceutique International.
A 28 ans de retour sur la terre aborigène que j'ai toujours considéré
comme étant la mienne, je me devais de m'accomplir dans mon art.
Il est vrai qu'à l'âge de 9 ans j'avais été sélectionnée en tant que
petit rat de l'opéra de Sydney et ce avec mention Honneur.
En ce mois de février 1995, j'étais jeune en bonne santé et mes volontés
étaient de briller sur scène et réussir.
De cette époque, il ne me reste que des adresses, des cartes de visites,
des flashs de rencontres de situations cocasses ou dramatiques.
Pas de trophée à la clef, quelques pleurs des fous rires et de bons
souvenirs.
Sabina habitait Bondi beach sur Sydney. A mon arrivée elle était en
train de se préparer habillée gantée huilée d'espoir de rencontrer enfin
un homme pour se marier.
Tradition juive oblige à 32 ans elle cherchait encore son âme sœur.
Quant à moi j'avais juste envie de rire et de vivre, je n'avais rien à
perdre. Rien derrière moi et tout devant moi. Je voulais chanter pour
les jeux Olympiques en 2000 et être enfin Australienne.
Sabina courrait de la salle de bain à sa chambre de la chambre au salon
du salon au balcon en hurlant qu'elle n'était pas prête.
Quant à moi je me tenais dans l'entrée.
La porte de l'appartement ouverte j'avais pour consigne de lui donner
des détails de l'arrivée de l'élu quant il monterait les escaliers.
Ian venait de sonner en bas de l'immeuble. Sabina me disait de le faire
patienter au moins pendant dix minutes avant son apparition. Elle devait
se faire attendre.
Elle faisait des allers retours incessants nerveux et rapides dans
l'appartement.
Sabina me demandait toutes les trente secondes si je le voyais monter
les escaliers et comment était-il?
Ce blind date, elle l'avait obtenu par des amis de la communauté de
Melbourne.
Des copines de l'université qui revenaient d'Israël.
A peine installée sur Sydney sa nouvelle vie commençait en tant que
déléguée médicale.
Me voir avec autant de temps libre à l'époque à Nouméa l'avait motivé à
changer de métier.
On avait d'ailleurs beaucoup rit. Les quartiers qui lui avaient été
confiés à démarcher étaient tous ceux des quartiers des médecins arabes.
Elle se demandait vraiment pourquoi « on lui avait fait cela » en
plaisantant.
Son père était juif Sépharade, pied noir d'origine et sa mère juive
polonaise.
Pendant nos heures de club med nous n'avions jamais eu d'ennui raciaux,
ni entre GM ni entre GO.
J'avais apprécié le père de Sabina, un homme discret. Ancien directeur
de Hoescht en Australie. Un repas de vacances m'avait touché. Il ne
parlait plus la langue française il l'avait oublié. Lors d'un chabat
j'avais par contre chanté pour la grand-mère de Sabina.
Elle était fière de moi et je n'ai jamais su pourquoi.
La famille de Sabina était maintenant propriétaire de maison de retraite
et comptait parmi les plus grandes fortunes d'Australie. Sabina n'en
montrait rien.
On lui avait décrit Ian comme grand beau et fort. Riche galant
intelligent, un brillant chercheur. Charmeur et au fur et à mesure de
ces descriptions j'avais le pré sentiment que tout cela serait faux.
Sabina était petite avait du charme, des cheveux magnifiques. Elle
n'était pas une beauté mais avait comme on dit en français du « chien »
et ce don de faire rire ses amies.
Par contre ses amies de Melbourne étaient des garces. J'avais eu
l'occasion de m'en apercevoir plusieurs fois alors que Sabina était en
larmes à Nouméa.
Je ne m'attendais pas à voir un Ian ressemblant à la description d'un
Apollon.
Bel âme qui sait mais ce n'est certainement pas ce qui allait séduire
Sabina.
Très maquillée comme à son habitude, habillée en rouge et noir, Sabina
me demandait si elle était belle. Oui elle l'était mais ce n'était pas à
moi de le lui dire pour la conforter dans sa vie.
Et Ian arriva.
Je le vis la première bien sur et je fis trois aller retour rapides
entre le couloir et mon amie.
Alors, me demandait-elle grand? Non petit. Blond?...non brun. Des
lunettes? Oui Sabina des lunettes. Et ce fut la fin de son rêve.
Ian était habillée de façon quelconque. Un veston beige, un pantalon
vert pisseux, un polo noir et des tennis aux pieds. Au « hi » froid de
désarroi de Sabina je brisais la glace en posant une foule de question à
Ian en trois secondes.
Sabina repartit dans la salle de bain pour pleurer certainement. Non pas
qu'Ian était responsable de cette mise en scène mais ces chères amies de
Melbourne revenant d'Israël venait de lui faire un sale coup.
Ian était effectivement brillant mais le genre de conversation intello
n'était pas à l'ordre du jour pour « le blind date de Sabina ».
Froide comme un glaçon Sabina au verbe acide choisissait de faire passer
une soirée des plus désagréable à ce pauvre Ian.
Au milieu d'eux je comptais les coups et je marquais les points. De
temps en temps je faisais l'arbitre et je relançais le jeu, histoire de
ne pas m'ennuyer. Ce fut une soirée mémorable de fou rire et Ian peu
dupe rendis à Sabina la monnaie de sa pièce. Les réparties volaient en
éclats je ramassais les débris.
De temps à autre je semais aussi un peu la zizanie, il est vrai qu'Ian
avait un rire absolument insupportable et fort rare dans ce genre de
gamme.
Au hard rock café de Sydney, nous ne pouvions rien manger. Nous étions
tous adepte de cuisine kacher et le repas de blind date à la salade,
c'était pas génial.
Quant à moi, je n'étais que le témoin passif de la mascarade de ce blind
date.
Ian n'avait pas de voiture. Il était venu en taxi et c'est ainsi que
nous partîmes au restaurant.
Il avait réservé une table pour deux et ne s'attendait pas à m'offrir
aussi le dîner.
En homme poli il joua le jeu et avant de partir de Bondi beach il
téléphona pour faire mettre un couvert de plus.
Sabina commençait déjà à être désagréable avec lui:
« Ton veston est nul Ian, de quel marque cela peut-il bien être? Acheté
aux puces, minable quoi». Ian de répondre mais oui c'était une superbe
affaire à 10$.
Avant de monter dans le taxi Sabina somma Ian de payer les courses aller
retour en avance et de faire le booking du retour aussi. Il exécuta
l'ordre.
En entrant dans le Hard Rock café de Sydney, je croisais le regard d'un
homme d'une beauté exceptionnelle.
Craquant, les yeux d'un bleu fabuleux, des tâches de rousseur partout,
entre brun et roux.
Un mètre quatre vingt quinze environ le profil garde du corps.
Ce genre d'homme que l'on souhaiterait avoir pour amant et dans son lit
tellement il dégageait sex. Un homme dont le regard « le dit »
intelligent mais que l'on ne lui marche pas sur les pieds.
Un homme dont on voudrait avoir des enfants, un homme à marier pour se
marrer et faire la fête. Cet homme je voulais qu'il me regarde. Qu'il me
voit telle que je suis et non pas comme tous les autres tel qu'ils
voudraient que je sois.
Ma carrière de chanteuse fausse les relations. Les hommes courent après
un sexe appel de pacotille, amoureux de l'illusion d'une femme sur
scène.
Pour cet homme je serai forcément trop petite pas assez belle à la vue
des tops models qui arpentaient le restaurant. Cet homme ne me verrait
pas.
En l'observant pendant qu'Ian et Sabina discutaient, j'imaginais cet
homme me faisant l'amour. Sans tendresse, sans fougue mais avec la
précision des gestes qui vous donne du plaisir en faisant naître la
passion et l'envie de recommencer.
Mes yeux voguaient sur son corps, mes mains dégrafaient son pantalon,
ma langue s'enfournait dans sa bouche, c'est à ce moment là que Sabina
me sortit de mon fantasme:
« Corinne, Corinne, Corinne, qu'est ce que tu commandes. Tu n'as
toujours pas choisi, on ne va pas passer la nuit avec cet idiot ». A ce
moment là, Ian leva son verre en trinquant avec un grand sourire et des
yeux langoureux pour Sabina.
On nous servis une entrée froide, puis une entrée chaude le tout à la
salade pour chacun
en guise de plat principal. Puis un dessert, un café, pas d'alcool pour
moi. Sabina et Ian burent des bières.
Ian ne cessait d'affubler Sabina de compliments. Elle lui répondait que
tu es stupide.
Il s'intéressait à ses goûts en lui posant des questions sur ses
passions, ses loisirs.
Elle lui répondait par oui ou par non ou « question sans intérêt ».
Pauvre Ian.
Quant à moi j'étais maintenant complètement nue. Je continuais mon
fantasme en ne cessant de fixer des yeux cet homme superbe que je choisi
d'apeller « Aaron » pour une touche de réalité dans l'histoire.
J'avais pris mon partenaire au corps et je lui laissais faire le reste.
Ses mains baladeuses agrémentaient l'intensité et la montée de notre
désir.
Il est vrai que je préfère une prise de dos pour le plaisir mais pour
une première fois c'était peut être un inhibé, qui sait?
Sabina hurlait dans mon oreille quelque chose qu'elle répéta au moins
dix fois. J'étais en voyage si loin dans cette projection par mon
imagination que j'avais du mal à revenir à cette dure réalité, c'est à
dire mon assiette.
La première salade venait d'être servie et le regard de Sabina était de
colère noire elle avait déjà fini la sienne.
En sourdine elle me dit: « mais qu'es ce que tu fais? On ne va pas
passer toute la soirée avec cet imbécile, tu veux me tuer à rêvasser
autour de trois feuilles, on fini le repas, on le largue et l'on va en
boîte à Bondi Beach.
J'entamais la conversation avec Ian au sujet de son travail. Cet homme
était cultivé, une des plus grosse tête d'Australie et le sujet devenait
de plus en plus captivant ce qui eu le dont d'irriter Sabina au plus
haut point.
Après tout ce n'était pas mon blind date. Cet homme ne m'avait rien fait
et je commençais à trouver mon amie à la limite de la politesse.
A la deuxième salade avec sa cuillère elle lui avait envoyé la moitié de
la sauce sur sa chemise. Puis elle avait imbibé de bière sa serviette en
papier dans son verre de bière pour nettoyer les tâches de la chemise
créant d'énormes auréoles. Elle le faisait tout en commentant son acte:
« de toute façon cette chemise est hideuse ».
Sabina arrête...J'essayais de prendre la défense d'Ian de temps en temps
mais celui ci répondait d'un air niais, j'aime bien ma chemise...Alors
là il n'y avait plus rien à faire, ni à dire sans commentaires.
Au dessert, Sabina renversa sa coupe de chantilly et sa glace sur la
table.
A ce moment là elle devait viser l'entier veston d'Ian mais ce fut un
acte manqué.
Gentiment elle lui dit alors qu'il ne pouvait pas nous suivre en boîte
de nuit avec une telle chemise. Le portier ne le laisserait pas entrer.
Ian répondit d'un trait, qu'il n'y aurait aucun problème. Le portier et
le patron de la boite de nuit ou nous devions aller étaient ses cousins
germains.
Dans l'instant le café de Sabina fut dédié au pantalon d'Ian mais ce par
le serveur et par chance pour elle car elle s'apprêtait à le faire elle
même.
Elle fit éclater sa joie: « il y a vraiment quelqu'un qui m'aime et qui
pense à moi dit elle en regardant le ciel ». Sacrée nana.
Ian était parti aux toilettes et j'en profitais pour montrer à Sabina
l'homme qui depuis le début du repas agrémentait mes frissons.
Sabina me disait va lui parler. Il était si beau, trop peut-être? Je lui
montrais les dix huit femmes parmi les plus grands tops models de Sydney
qui s'étaient collées sur lui depuis le début de la soirée.
Mes fantasmes resteraient des rêves.
En fait nous avions passé une bonne soirée. Des fou rires, des pics et
des propos censés, un peu de délire quant au vol plané des verres et
autres avec en bouquet final, j'ai nommé le café dégoulinant sur le
pantalon vert caca d'oie d'Ian.
Le blind date en tant que blind date était raté pour Sabina mais nous
nous étions fait un copain, malgré son look et ses fringues nulles.
Finalement il venait en boîte avec nous sans regret, adopté.
Avant de quitter le hard rock café de Sydney, Sabina eu le culot de
demander à cet homme qui me faisait tant fantasmer depuis le début du
repas s'il voulait venir avec nous dans cette boite de nuit de Bondi
Beach. Elle ajouta qu'il me plaisait beaucoup en me montrant du doigt.
J'étais une chanteuse française et future star. Il me passa un message
en retour qu'elle me rapporta très vite avec un énorme sourire et qui
sentait le tour de con:
« Il demande comment tu suces? ».
En me dirigeant vers la sortie je lui répondit que je n'étais pas
d'humeur. Il est vrai que je n'avais pas encore intégré cette étape du
toucher dans mon scénario du « fantastique hug ».
Le taxi que nous avions commandé nous attendait. Ian avait aussi le
sien, alors rendez vous à la boite.
En chemin Sabina changea d'avis et le taxi nous conduisit à Circular
Quay. Un nouveau lieu de la nuit célébrait son ouverture et tout le
gratin de Sydney s'y précipitait.
Après cinq minutes de queue dans la fille d'attente pour y entrer, nous
ne connaissions alors personne, je vis l'homme aux fantasme de sucettes
arriver avec toutes ses poules de mannequin. Elles étaient aussi bien
sapée les une que les autres. Maquillée comme « Elle et Vogue », je me
sentais à côté d'elle petite et quelconque, sans maquillage, les cheveux
ébouriffés.
Hormis le désir de ce mec dont je ne connaissais même pas le nom de se
faire faire une « sucette » éventuellement par moi, (il est vrai qu'il
n'est pas nécessaire de connaître le nom d'un bougre pour cette
friandise) mais enfin bon. Pour entamer cette nouvelle vie et mon
arrivée dans Sydney je souhaitais vivre une petite histoire. Du genre
mignonne et du style conversation, échange de téléphone, un tour en jet
ski et autre...plaisir.
Dans mon petit film imaginaire lors du repas au Hard Rock café de Sydney
les plans culs je ne les avaient pas imaginé romantique plutôt sportif,
pas vulgaire mais de mon goût.
Donc pas de sucette dans les chiots comme dans un vieux polard
Américain.
En fait je n'avais pas envie de le sucer dans le premier épisode de mon
fantasme qui sait au deuxième peut-être ou jamais.
A son arrivée devant l'entrée de la boite de nuit ce Monsieur ne fit pas
la queue.
Il connaissait par contre tout le monde et avant d'entrer, il demanda au
videur de nous faire passer en même temps que lui.
Sabina était ravie, quant à moi j'étais dans mes petits souliers.
Finalement en flash le scénario bien et toujours dans le sens le plus
cool avec un happy end à la fin. Alors: « sucette ou pas sucette ».
Et bien non le dit Apollon était un homo notoire, ne se cachant pas de
ses multiples partenaires masculins éclectiques.
Au fait on avait perdu Ian. Sabina n'avait pas son numéro de portable
sur elle nos taxis avait pris des destinations différentes. Il devait
s'être perdu du côté de Bondi Beach.
Avant d'entrer dans la boite de nuit j'avais regardé les bateaux et
écouté le claquement des voiles les unes sur les autres. A cet instant
je rêvais vraiment de devenir Australienne.
Posséder mon passeport Bleu, l'Européen étant marron.
Produire tous mes albums.
Réaliser mes courts métrages.
Reprendre mes études de journalisme et m'envoyer en l'air...normal!
Paris 1998
« Saignement de nez »
J’ai rencontré Pierre à l’université de Paris Dauphine en octobre 1997,
le jour ou je me suis inscrite au bureau des sports.
Je pratiquais le water polo, le squash et la boxe. J’étais la seule
fille et j’adorais ça.
En tant que président de l’association des sports, Pierre fut mon
premier contact avec ce nouvel univers étudiant. Je passais une maîtrise
de marché des négociations export dans le cadre de la formation
continue.
Pierre était grand, les cheveux courts, bruns auburn, un peu roux
parfois, bardé de tâche de rousseur, les yeux marrons verts, une voix
suave et un grain de peau très doux.
Issue d’une famille parisienne bourgeoise, son père travaillait pour les
pétroliers américains, sa mère était secrétaire de direction dans un
grand groupe international. Sa sœur travaillait pour la cour européenne
et s'occupait des différentes nomenclatures de normalisation.
Le cadre de ce chérubin semblait irréprochable et impeccable.
Il s’était promis à une physicienne avec qui il sortait depuis plus de
7 ans.
Son master en poche, il l’épouserait et bien sûr continuerait de vivre
près de la propriété de ses parents et du golf de St Germain en Laye.
Un petit séjour au USA à New York lui permettrait d’optimiser son cursus
avant d’entrer pleinement dans la vie active.
Pierre me raconta cela pendant qu’il remplissait ma fiche d’inscription
au bureau des sports. A cette époque, j’avais 32 ans et mon water polo «
man » inversa les chiffres de mon âge. Il écrivit 23 ans. Était-il
dyslexique ou troublé ?
En 1998, mes cheveux descendaient jusqu’en bas des reins. En me
présentant à un autre membre du bureau des sports quelques secondes
suivantes, j’avais surpris dans le reflet de la fenêtre, Pierre en train
de caresser mes cheveux alors que je me trouvais le dos tourné. Il avait
aussi encerclé une boucle dans ses doigts, ce geste me rappelait Eric.
Au water polo Pierre ne vînt qu’une seule fois dans l'année.
Il avait eu un grave accident des années auparavant. Tout le coté gauche
de son visage avait été refait. Une plaque de métal était incérée sous
sa pommette et avec beaucoup d’humour il m’avait dit : « quand je passe
sous les détecteurs des services de police des aéroports, je sonne ».
Deux ou trois fois dans l’année nous prîmes un café. Il m’aida de temps
à autre dans mon programme. A la soirée sport de Dauphine dans le XVI
ème arrondissement je fis la connaissance d’un pilote de mirage.
Entre deux verres celui-ci me confia qu’il se réveillait la nuit et
tapait sa femme.
Je l’ai planté au bar avec son verre.
A cette soirée je fis aussi la connaissance de la petite amie de Pierre.
Sophie était anguleuse et maigre. Les cheveux raide d’un châtain terne,
ces yeux marron étaient inerte. Habillée de façon quelconque, d'un
pantalon beige, d'un tee-shirt beige, elle était de cette beauté dont
les hommes aiment s’entourer pour briller en société et pour s’emmerder
en privé avec une femme intelligente.
Ingénieur physicienne elle arriverait tout de même un jour à lui faire
deux enfants suite au mariage. Ceux-ci seront bien élevés et
certainement brillant.
Au bout de cinq ans de vacances entre
ils auront chacun leurs aventures d’été et d’hiver et les enfants
grandiront.
De temps à autre ils auront envie de divorcer mais ils préfèreront
privilégier la famille, les amis et la carrière. Quant aux biens acquis
en communs, il serait trop compliqué de s’en défaire. Aussi ils ne
divorceront jamais.
Pendant que Pierre me présentait son amie, j’avais projeté sa vie sur un
écran qui ne m’appartenait pas.
Puis en mai 1998, Pierre me demanda de l’accompagner à une soirée
médecine.
Être sa dame d’honneur. Au water polo de Dauphine nous avions des
membres de toutes les universités de Paris. Des liens s’étaient tissés
avec de jeunes beurs, étudiants en informatique et en médecine.
Mamoun, Olivier et d’autres.
Mamoun, tunisien était amoureux de moi. Quant à moi j’en pinçais pour
Olivier.
Un soir je demandais à Olivier de me ramener chez moi de monter dans mon
studio et de me faire l’amour. Il refusa ma proposition et nous n’en
avons plus jamais parlé.
A la soirée médecine dans le XVieme arrondissement, il ne se passa
rien.
Mamoun faisait la gueule. Olivier sortait avec une idiote hystérique qui
portait une perruque stupide sautant dans tous les sens.
Je dansais quelques rocks avec Pierre puis je suis rentrée seule.
Une soirée de perdue de plus.
Vînt ensuite l’époque des stages, des examens et soutenance de mémoire.
A la fin de ma soutenance, je croisais Pierre pré du distributeur de
Café au rez de chaussée de l'université.
Il était dans une phase de transition et se posait beaucoup de
questions.
En marchant et en se racontant notre année passée, nous nous assîmes
entre deux étages de Dauphine sur les escaliers sales de la meilleure
université de France.
Je regardais ces français d’aujourd’hui déambuler dans les couloirs.
Ils représentaient l’élite de
pourtant:
On ne se ressemblait pas. Je n’étais pas de cette France d’aujourd’hui.
Étaient-ils plus français que moi?
Ces étudiants étaient attachés à des valeurs différentes ils évoluaient
dans un contexte d’un nouveau continent Européen émergeant. Mon «
continent Asiatique » si familier se créait autrement. Je trouvais les
Africains, les maghrébins ou gens des caraïbes plus métropolitains que
moi.
Être un français métropolitain et être Française finalement s’était
différent.
Française d’outre mer, de l’Asie Pacifique sud, c’est autre chose.
Les références de valeur des sens civiques diffèrent.
Le mieux s’est de prendre ce que l’on veut de chaque univers de
connaissance, mais cela aussi les européens ne veulent pas l'accepter.
France métropolitaine: intolérance.
Les métropolitains fument en public sans demander à quiconque si cela
dérange.
Leur université ressemble à des porcheries.
Ils étudient dans des cadres délabrés, leurs toilettes sont immondes,
des tags de mauvais goût sont étalés de partout.
Dans l’Asie industrialisée tout comme en Australie, en Nouvelle Zélande
ou au Japon etc... l’espace publique est un cadre social privilégié,
volontairement protégé et respecté.
Je n’avais pas envie de vivre en France métropolitaine.
Pierre attendait une réponse de l’université de New York pour son stage.
Avant son départ pour les States, il avait décidé de rompre avec Sophie
et bien sur il était déboussolé, il n’avait jamais été seul.
Maintenant il rêvait de construire sa vie future avec une américaine.
Elle serait plutôt blonde à l’image des séries TV, entre « Les feux de
l’amour » et « Gloire et Beauté ».
Avant sont départ, Pierre m’invita à passer une soirée avec lui:
pourquoi pas?
Il se présenta en bas de mon immeuble à 19H30. On se rendit dans un café
d’une rue parallèle aux Champs Elysée. Un café mode et une mode à
laquelle je n’adhérais pas. Tous sous ecstasy ou autre débilité avec une
musique techno infernale.
On décida de changer d’endroit et d’aller sur une péniche.
On monta dans sa voiture et l’on s’embourba dans un embouteillage.
Ce fut demi-tour, on se gare et on recommence.
En guise de repas au Mac Donald, pas génial mais nos nerfs commençaient
à s’échauffer. Il était deux heures du matin quand nous partîmes du
label américain.
Puis j’invitais Pierre à venir chez moi pour un dernier verre. Il
acceptait avec joie.
Mon studio était très petit et coquet. Pierre étudia mes pierres, passa
en revue mes livres et je lui fit quelques passes de Capoeira pour
plaisanter et l’on commença à flirter.
C’était bon, c’était doux et j’avais aimé la façon qu’il avait eu de
m’encercler, de lier son corps au mien, de dégrafer ma chemise, de
passer sa main sous ma jupe, de relever mes cheveux en tenant ma nuque
dans une main. Sa langue léchait mes seins, ses lèvres suçaient mon cou
et je sentais notre désir évoluer en commun, j’avais envie de lui.
Quand soudain, je sentis un étrange liquide couler dans mon cou.
Pierre se releva d’un coup son visage face au mien et je vis avec
stupeur que du rouge.
Du sang inondait mon visage, je passais ma main sur mes joues et je
regardais Pierre interloquée. Il partit dans la salle de bain la tête
levée en arrière.
Un saignement de nez aura eu raison de notre sexualité.
Il prit ses jambes à son cou et je ne le revis jamais.
Avant de détaler dans le couloir il me dit que ce saignement de nez
était tout à mon honneur! Ben voyons, quel macho.
Trois jours plus tard je lui téléphonais. Son père m’informa qu’il
refusait de me parler. J’essayais de nouveau cinq jours plus tard et son
silence m’indisposait.
Pierre répondit à mon dernier appel. Je pars à New York Corinne, la
semaine prochaine, alors au revoir…
Non adieu et j’ai raccroché à la mémoire d’un saignement de nez.
Nouméa 1999
« DECALER »
En 1999 je rentrais en Nouvelle Calédonie.
Je venais d'avoir un très grave accident à Aix en Provence…de Miroir…
40 kgs m’étaient tombés sur le dos et j’en avais plein les bottes.
Un poste m’attendait dans une chambre consulaire en tant que conseillère
en Marketing. Je m’apercevais très vite que je n’avais rien à faire dans
un contexte de giron administratif ou politique.
Ce genre d’institution était dans une paralysie complète de
fonctionnement.
L’esprit d’initiative y était interdit. Les méthodes des plus
archaïques.
J’étais une femme nettement plus jeune que mes interlocuteurs. Attirante
pour certain et disposant de plus de connaissance et d’expérience de mon
secteur que les dits « anciens » et cela leur était insupportable.
Lors de ma première soirée dans une nouvelle boîte de nuit à la mode du
centre ville, « le Jarouf » je faisais la connaissance de Fabien.
Assise dans la cour extérieure du lieu je ne sais plus ni qui ni
comment on nous as présentés. Fabien sortait du cadre des hommes que
j’avais vu évoluer en Nouvelle Calédonie avant.
Il s’est assis à ma droite. Originaire de Montpellier je le trouvais
étrange.
Il me dérangeait, il semblait si sur de lui.
Il était mignon, il avait des tâches de rousseurs, était très brun,
grand et sportif.
Fabien avait fait de la boxe des années auparavant. Il avait une voix
posée, précieuse tantôt le verbe lent tantôt tendre.
Un homme habitué à jouer de ses charmes et je n’y étais pas réceptive.
Je venais de vivre , violence et agression sexuelle avec non assistance
à personne en danger à Aix en Provence trois mois plus tôt.
Fabien me proposa de me ramener chez moi. Que l’on aille ensemble
quelque part pour y être intimes. Ce qu'il voulait, je n’avais pas
envie de le lui donner.
Je refusais sa main, j’écartais ses propositions et je retournais
danser.
Absorbée par mon travail et les soucis non négligeables de la chambre
consulaire, j’écartais ma vie de femme mais je refusais d’écarter ma vie
de chanteuse.
Un week-end je pris la voiture réservée aux cadres de l'administration
et j'étais cadre. Je prétextais une mission d'audit touristique à faire
à Yaté.
La route était en mauvais état.
Des nids de poules jonchaient celle-ci avec des dénivellements
successifs et la terre rouge se creusait de tout côté à cause des pluies
récentes qui était tombées en masse.
Au bout de deux heures de route je fini par arriver à bon port.
C'est-à-dire dans un désert humain. Au milieu de rien avec la vision des
maisons du nickel en pré fabriqué installée là depuis plus de 10 ans.
Sous la pluie j’attendais le férie pour passer de l’autre côté de la
rive et rejoindre l’hôtel ou Fabien était gérant du club de plongée.
Qu’il pleuve ou pas sous l’eau au milieu des bulles et des bouteilles de
plongée quelle importance.
J'observais mon environnement et décidément je n’avais peur de rien.
J’étais seule au bout de
n’était même pas prévenu de mon arrivée. J’escomptais le routing d'une
navette qui devait circuler à horaire fixe pour éventuellement venir me
chercher.
J’attendis pendant deux heures dans ma voiture sous la pluie. Je
déplaçais mon véhicule de temps à autre pour éviter de m’embourber.
En regardant le paysage, je pesais l’atmosphère et j’avais ce flash back
du film « Apocalypse Now ».
L’impression et le sentiment d’être au milieu d’une accalmie entre deux
combats pendant la guerre du Viêt-Nam. Je vis dans la brume du Sud le
bac arriver.
Je pouvais distinguer environ trois personnes.
Je m’attendais alors à rencontrer Fabien de l’autre côté de la rive et
j’étais excité à l’idée d’être devant lui et de lui demander d’aller
plonger.
Dans ce contexte étriqué je serais certaine de pouvoir passer de bons
moments en faisant des choses intéressantes.
Quand la barge sortie de la brume je vis deux européens et trois Kanaks
descendrent.
Je leur demandais s’il était possible de plonger.
A ma grande surprise on me répondit que l’hôtel était fermé et que le
club de plongée avait aussi fermé depuis un mois. Génial !
Je remontais dans ma voiture en colère, contre moi-même, contre la pluie
et même contre Fabien qui n’était pas là, ignorant complètement mon
désir de le surprendre.
Ma voiture ne démarrait plus.
Le tout était exaspérant et finalement j’embarquais sur cette barge pour
un week-end…« pour seule » à 27.000FCFP, sans plongée et sous la pluie.
Avec en guise de logement un bungalow ou il y pleuvait avec des pannes
d’électricité et de télé environ toutes les heures et ce pendant deux
heures.
L’humidité était telle que j’y attrapais une bronchite carabinée et les
conversations avec les deux suisses gérant de l’hôtel m’énervaient.
Ils avaient un accent qui m’exaspérait. Ils mettaient près de trois
minutes environ entre chaque mot et dans chaque phrase avant de me
répondre après chaque question.
Leur nonchalance et flegme me rendaient furieuse. J’avais une énergie
débordante et je m’emmerdais. Il n’y avait même pas de piano pour que je
puisse jouer à défaut de m’envoyer en l’air.
Alors je partis faire du canoë sous la pluie. Ensuite je fis de la
plongée en apnée.
Après avoir effectué le tour de l’îlot je fis un footing puis des
exercices de gym.
Je me mis à crier que je détestais l’entier univers, la terre et tout le
monde.
La qualité de l’hôtel par temps de pluie était telle qu’elle me permis
de prendre une douche froide, l’eau chaude n’existait plus et pour
couronner le tout j’entendais mes Suisses dirent: « elle n'a pas l’air
bien la petite dame là »... Je les aurais étranglés !
L’addition s’il vous plaît. Vous voulez une facture : 27.000Fcfp ! Au
revoir, ...non Adieu.
J’étais arrivée un vendredi soir, je reparti le samedi soir.
L’hôtel eu la délicatesse de prévenir un manutentionnaire qui s’occupait
de l’entretien des villas de l’autre côté de la rive pour venir avec des
cosses.
Ma panne devait certainement venir d’un problème de batterie.
En fait le véhicule démarra au quart de tour.
Je fis la route d’une traite jusqu’au pont. Mais un coup de volant donné
sur le côté avec une embardée à droite pour éviter de partir dans le
décor à cause d’un monticule de boue me value de péter le châssis de la
voiture de service.
En 1999 ce jour là je détestais mon désir pour Fabien.
L’emprunt de la voiture sans ordre, sans autorisation me valu une
dispute des plus mémorable et je fus virée de la chambre consulaire.
Mon pied noir, chef de service avait pété les plombs et s’était mis à
hurler dans tous les sens et moi je lui avais crié dessus.
Frais et dédommagements de trois mois de salaires : 1.200.000FCFP. Merci
Fabien.
Quant je le voyais je pensais à cet acte remarquablement bien manqué et
je ne disais rien. Je le regardais et j’essayais de lui trouver plein de
défauts pour oublier mon désir.
Je suis partie en Australie, j’ai fait un CD je crois bien lui en avoir
vendu un.
Je l’ai croisé de nouveau à mon retour de Melbourne il avait une femme.
Quelques mois plus tard elle était enceinte.
J’étais étonnée de l’amour de Fabien pour cette femme.
Elle représentait la superficialité.
Elle était une femme intelligente et brillante mais « blonde » et
surtout elle se torchait dans les soirées à la mode. Cela « faisait bien
» car tout le monde le faisait. Sauf moi. J’ai toujours trouvé cela
ennuyeux et une perte de temps.
Par la suite Fabien et moi avons toujours discuté de choses et d’autres
sans suite.
Je l’ai plus écouté que l’inverse comme à mon habitude.
Pendant que les hommes parlent et me racontent leur vie en général leur
déboires, j’ai deux réactions :
L’une, je m’emmerde et j’attends que cela passe. Je regrette d’être là
et j’essaye de trouver une issue de secours. Ma sortie est parfois
élégante ou grossière comme je peux et comme la vie me le permet.
L’autre, je fantasme et j’imagine l’amour.
Fabien était finalement très con et j’avais du mal à m’imaginer dans
tous les sens dessus dessous, à quatre pattes.
De temps à autre j’observais cet homme à la plage. Il n’avait pas l’air
heureux, sa femme non plus et avec leur enfant leur unité ne
transparaissait pas.
Des mois plus tard lors d’une foire d’exposition Fabien m’offrit un
café.
Je l’écoutais encore, il venait de quitter sa femme, il était seul et
m’offrait de faire l’amour avec lui. Puis il me parlait de sa fille, de
sa femme, de sa maison, de sa société, de son avenir et de ses prochains
voyages.
On fit un tour en voiture, je n’avais nul logis pour l’emmener dans un
lieu d’intimité et de toute façon je n’en avais pas envie. Mais je
n'arrivais pas à le lui dire.
Le soir il m’appela et me proposa de louer une chambre dans un hôtel un
peu à l'extérieur de Nouméa, pour être avec moi. Je refusais. Je lui
rappelais que j’avais eu envie de lui en 1999 et on était en 2004.
Qu’il avait une femme, un enfant et que leurs problèmes passeraient.
Je ne voulais pas être au milieu d’une histoire de couple qui avait
encore des chances d’exister. Et si cela ne passait pas je ne voulais
pas être au milieu.
Fabien parti en France. A son retour il se remit avec sa femme. Puis il
la quitta de nouveau.
Un après-midi je le rencontrais à
et nous avons discuté pendant quatre heures.
Je lui ai donné des conseils sur la gestion de la garde de leur enfant.
Il ne cessait de se battre de façon déloyale avec sa femme.
La prise de conscience des responsabilités de ses sentiments dans une
vie qu’il faut avoir appris à gérer, surtout à 40 ans, il ne semblait ne
l'avoir toujours pas acquis.
Fabien me trouva très dure avec lui.
Je ne l’étais pas. Je lui donnais des « armes » pour continuer sa vie,
et je n’avais strictement plus envie de lui. Il ne le supporta pas.
Quand à cette voiture et mon séjour à la chambre consulaire on en parle
encore...dans la ville!
Nouméa 2002
« Ham, Stram, Gram »
« Ham, stram, gram », « pic et pic et bour et ram », « bour et bour et
ham, stram, gram », « ham, stram, gram »...
Un homme grand aux yeux bleu- vert, les cheveux blonds, fumait en
compagnie de ses copains de guerre. Au karaoké du Moc, ce soir là je me
suis demandé si je pouvais encore plaire. S’agit-il de plaire ou de se
plaire encore.
Je n’avais pas envie d’entrer dans le jeu de la séduction des désœuvrés
de « l’amour ».
Avec ce cinéma qui lie quelques verres, du flirt et je ne sais quel
autre artifice qui satisfait les illusions de relations furtives.
Je ne bois que de l’eau et je m’ennuie en boite de nuit quand je ne
danse pas ou quand je ne chante pas. Ce soir là j’avais décidé de me
choisir un homme, pour un flirt.
J’avais envie de sexe, de faire de l’amour au lieu de faire du sport.
Envie d'échanger des opinions, me créer des souvenirs doux, vivre de
bonnes sensations et des émotions fortes.
Depuis plus de dix ans afin d’éviter d’attraper des maladies ou autre,
j’avais choisi de ne plus faire l’amour.
Rester seule et sans attirance pour les femmes, j’attendais autre chose
d'un homme qu’un simple coup de queue de trois minutes. J'étais lasse du
verbiage et de l’étalage perpétuel de leurs qualités qu’ils mettent en
avant pour arriver à un certain type de baise. Celle ou ils vous
tringlent, puant, vous râlant dessus, vociférant des mots de jargon
vulgaire en se foutant de votre dégoût.
J’espérais autre chose.
Dans les îles, nous n’avons malheureusement qu’un vivier de légion
étrangère disponible, de GIGN retraités, de CRS, de flics, d’homme
mariés homosexuels, d’homosexuels et de lesbiennes désabusés, des VATs
plutôt nuls, des ingénieurs arrogants, des hommes d’affaires simplets
pour certains, nous faisant évoluer dans ce que nos voisins Australien
appellent «
Quant à la perle rare, c'est le mari de votre meilleure amie mais la
pauvre elle ne le voit pas évoluer les soirs de beuveries entre copains
ou transsexuels et travestis sont sa raison d'être.
Ainsi dans nos îles on dispose aussi de tous « les tordus normaux » que
l’on rencontre dans toutes les villes du monde.
Quant aux locaux, pour certains ils boivent trop en faisant la fête. Ils
meurent sur les routes les soirs de week-end et souvent battent leurs
femmes ou les violent et tout le monde trouve cela normal. Même les
flics !mais personne n'en parle, c'est finalement un peu partout pareil.
Dans une relation à deux je n’ai donc rencontré que du sadisme, du
mépris et de la haine.
Au karaoké du Moc ce soir là, j’avais pourtant envie de dormir dans les
bras d’un homme et ne pas être seule pour une nuit.
J’ai pris ma respiration et je me suis approché de « Gram » prés du bar.
Il se présenta sous le nom de Jérôme. Ses copains de foire m’avaient
fréquemment entendu chanter, mon charme était certain mais ils
considéraient que toutes les filles au look tropical étaient des putes.
Ils étaient quatre marins, bourrés la plupart du temps.
Des officiers peu fréquentables.
Il semblerait que l'on programme ces hommes à boire et à considérer que
rien n’est plus important que leur binôme. Ne pas contredire les ordres
quels qu’ils soient et surtout ceux qui n’ont pas de sens ou ceux qui
sont fondamentalement bêtes.
Je n’avais rien à faire avec ces hommes là. Absolument rien et pourtant.
Je commis une erreur de drague ce soir là.
« Gram » avait un nez crochu, de belles lèvres, les cheveux courts
militaires.
La première remarque qu’il me fit fut sur ses mains. Elles étaient
propres, ses doigts étaient nickels et alors ! Je m’en foutais.
Je me demandais simplement quel goût aurait sa peau. Allais-je supporter
ses mains sur moi. Le désir allait-il renaître en moi.
« Gram » était pilote d’hélicoptère ou mécano je ne sais plus.
Ses amis s’en allèrent au night club « la playa » et Jérôme resta avec
moi.
Il alluma une cigarette. Ah non, je l’allumais à sa place afin de ne
pas sentir l’odeur nauséabonde de cette fumée de clope et de cigarette
bon marché et pour éviter d’embrasser un barbecue dégueu.
Trois minutes plus tard on commençait à flirter.
Il n’y a pas eu d’approche juste une simple question: tu veux
m’embrasser Jérôme. Oui, répondit-il!
Cinq minutes plus tard, on est parti du Moc. On s'est arrêté à
des citrons et l'on a marché sur la plage. Dans la deuxième étape de
notre flirt nous sommes allés au rocher à la voile.
Notre relation devenait de plus en plus agréable et Jérôme alias « Gram
» était de plus en plus motivé. Puis il me mit un doigt dans le cul. Il
est devenu de plus en plus empressé, excité et s’est mis à parler.
Avais-je envie d'être mordue ou griffée:
non merci!
A cet instant précis je ne voulais plus rien avoir à faire avec cet
individu.
Je l’ai ramené à son bateau, il ne s’est rien passé de plus. Pas de mal
mais bye bye.
Cette rencontre restera celle d’un petit flirt, c’est tout.
Olivier 1983
J'ai passé mes vacances d'hivers dans la villa familiale des collines
du Paradis à Carqueiranne.
Albert Léon MAURY, mon grand père, deuxième d'une famille de cinq
enfants avait acheté cette maison et y passait sa retraite depuis 1981.
Sandra était une de mes meilleures amies en Nouvelle Calédonie et depuis
trois ans elle habitait Montpellier. Je fis donc un séjour chez elle
pour me divertir. La mère de celle-ci était libre de mœurs et à 16 ans
elle avait émancipé sa fille. mancipé sa fille.
Dés mon arrivée Sandra me dit prépare toi nous allons en boîte de nuit à
la grande Motte à une demi heure de route de son domicile.
Au premier pas fait dans ce lieu, le « Papagayo » je croisais le regard
vert d'un homme rasé et puissant au corps formé et taillé dans le roc.
Il avait des lèvres superbes et derrière lui se trouvait Manitas de
platas.
J'interprétais les chansons de ce compositeur depuis l'âge de 15 ans.
Deux hommes se tenaient derrière lui. Etait-il des gardes du corps ou
des membres de la communauté gitane.
Manitas m'invita à sa table pour un verre, je refusais. J'observais les
yeux d'Olivier, son look, sa façon de bouger dans l'espace était
puissante de présence.
Il me regardait aussi debout derrière Manitas et il me souriait.
Je me suis avancée vers lui et je ne voyais plus personne, ni Manitas ,
ni les autres gitans, je ne voyais plus que lui et l'on est parti danser
sans un mot sans rien dire.
Le Papagayo était une boite à la mode de plus de 5000 personnes, il
était facile de s'y perdre.
Olivier était doux, il avait des mains dont la pression sur mes reins me
faisait me sentir bien.
Habillé plutôt cool en polo rouge et en jean il avait pour parfum
churros.
Il pris ma nuque dans une main et notre flirt commença doucement. Je me
laissais faire j'aimais ça.
Sandra vînt nous rejoindre sur la piste avec Didier, elle me faisait des
signes et semblait terrorisée.
Je plantais de nouveau mes yeux dans ceux d'Olivier et il faisait le
reste. C'était bon.
Puis il me conduisit vers la sortie de la boite.
Une fois dehors on commença à discuter de sa vie et de la mienne.
Et devant cet immense parking il me demanda quelle était la voiture qui
me plaisait.
Celle-ci disais-je en la montrant du doigt.
Il me répondit sans problèmes.
Je le regardais alors s'avancer vers le véhicule.
Olivier s'était penché sur la portière avant et avait sorti de sa poche
une clef au look plutôt spécial.
Il avait réussi à ouvrir la porte de la voiture d'une façon un peu
louche.
Il s'était ensuite penché et avait décroché des fils situés au dessous
du volant. Le moteur démarra au quart de tour.
Sur le siège arrière du véhicule il y avait un siège pour enfant.
A ma question tu es marié? Non avait il répondu.
Un coup d’œil furtif passé dans le rétroviseur lui avait fait entrevoir
des affaires de bébé.
Le siège enfant posé à l'arrière était à ces dires celui de sa sœur.
Je passais donc du côté passager pour faire un tour et conduire aussi
éventuellement suivant sa proposition.
Sandra arriva en courant avec Didier et sous la pression de leur
autorité je dû quitter Olivier.
Pour mes amis Olivier était un homme très dangereux et il n'en avait
pourtant pas l'air.
De retour sur Montpellier la porte à peine ouverte le téléphone sonna,
il était quatre heures du matin. C'était Olivier.
Sandra était sur liste rouge et je n'avais laissé à Olivier aucun
contact aucune adresse.
En trois minutes me dit-il, il avait obtenu tous les renseignements
souhaités sur mon identité.
Et il me dit demain je saurais tout sur ta famille.
Olivier m'avait demandé de faire l'amour avec lui et j'étais encore
vierge
J'avais besoin de temps et il n'avait pas le temps.
Alors j'inventais une histoire. J'étais très malade, j'avais une
toxoplasmose infectieuse très très très grave. Ce qui était tout à fait
faux et que compte tenu de mon état je ne pourrais plus jamais faire
l'amour. D'ailleurs je n'avais pas encore commencé.
Sandra me disait de raccrocher. Quant à Olivier il me demandait de
descendre et me signalait qu'il m'appelait de la cabine qui se trouvait
sur la place en bas de mon immeuble.
Par la fenêtre elle le regardait et elle stressait.
Quant à moi je trouvais ce scénario génial.
Je voulais descendre partir avec lui.
Il me disait que l'on pouvait aller tous les deux dans un hôtel. J'en
avais tellement envie.
Après mon bac pour enfin vivre libre et me balader un peu partout là ou
amis et famille s'était installée, j'avais avalé 15 pots de Nutella dans
l'après midi.
Mon état était devenu bien critique. Les yeux jaunes, les mains bleus,
j'étais méconnaissable pendant quatre jours.
Bernard le médecin de famille ne trouvait aucune pathologie.
On me fit une prise de sang les traces d'une toxoplasmose passée
inaperçue certainement des années auparavant furent les seuls éléments
troublants de ces analyses.
Le médecin ne comprenait plus rien à mon état, je me plaignais de tout,
maux de tête, vomissements, il m'indiqua alors que seul une ponction
lombaire pourrait révéler l'origine de ma maladie.
L'idée de me payer une picouse de
« un bout de chocolat » dans mes vertèbres et moelle épinière ne me
motivait absolument pas alors: je signalais de suite ma petite incartade
en Nutella à Bernard et en privé sans les oreilles indiscrètes de mes
parents.
Mon médecin me demanda que veux tu? Je veux partir, je suis amoureuse
d'un étudiant en France et je veux le rejoindre. A cette époque je
rêvais de devenir la femme de David.
Bernard médecin, ami de la famille signala à mes parents que j'avais
besoin de froid de grand air et donc d'aller enfin en France.
Houaw!!!Merci Nutella.
Suite à la prise de quelques sachets pour crise de foie je repris ma
bonne mine et sur les rails je prenais l'avion à Tontouta avec un
sourire éclatant.
Olivier avait pris des renseignements sur cette maladie et ne cessa de
me téléphoner chez Sandra les jours suivant pour me dire qu'en fait il
n'y avait aucun risque de contagion. Je ne savais plus quoi lui inventer
pour ne pas passer à la casserole par correspondance ou par téléphone.
Olivier ne lâchait pas l'affaire, il était engagé chez les paras et
franchement à 25 ans il n'avait que du plomb dans la tête. Il voulait
même que je vienne habiter chez lui, il voulait que je change
d'université, il me voulait et finalement moi aussi.
J'avais envie de partir de le suivre.
Sandra m'empêcha de descendre le premier soir et les soirs suivant.
Mes quinze jours de vacances chez Sandra arrivaient à leur fin.
Elle ne m’avait pas laissé la possibilité de rencontrer Olivier de
nouveau et je n’avais pas réussi à esquiver sa surveillance.
En bref Olivier était fou de rage et moi je pensais à ma rentrée
scolaire.
Je m’installais sur Bordeaux en septembre 1984 pour ma première année de
droit.
Campus de Talence et foyer d’étudiante.
Nous y vivions à 120, 40 par étage et deux douches toujours pratiquement
libre.
Les françaises n’aiment pas l’eau. Il y avait des filles de
donc des cas sociaux pré de 30 étrangères, japonaise, marocaine,
malgache, allemande, espagnole etc…
Ce foyer était tenu par des bonnes sœurs. Pour ma lignée de laïcité cela
faisait désordre. A mon arrivée à la gare de Bordeaux une de mes tantes
était venue me chercher.
Mon père m’accordait un budget de 1500ff à moi de me débrouiller pour
payer mes études, un loyer et mes factures avec.
Je visitais plusieurs petits studios de temps à autre avec ma tante puis
avec ma marraine amie d’enfance de mon père du Sénégal et pied noir en
fait. Ce que j’ai souvent tendance à oublier.
Les prix étaient si élevés que la suggestion de vie au foyer au prix de
1650ff en chambre seule ou 20 petits déjeuners étaient compris et 15
repas du soir semblait une bonne formule.
On y était de toute façon très libre d’aller et venir à notre guise mais
bien sur pas de mec dans les chambres.
On avait deux réfectoires, une salle d’étude et trois salles de TV, un
billard et surtout un piano au deuxième sous sol. Nous y avons fait des
bœufs incroyables. Il y avait une trompette, une guitariste, une
pianiste et bien sur j’alternais entre piano et chant.
Je fis la connaissance de Kyra, une Allemande et amie pour longtemps.
Nous buvions de la « spaten » bière a gogo, mes copines fumaient des
pets à n’en plus finir faisant croire aux sœurs qu’il s’agissait de cou
de girofle, un type de cigarette vendu en pharmacie et soit disant bonne
pour les bronches.
On animait notre petit piano bar sous terrain de deuxième sous sol de 21
heures jusqu’à trois heures du matin.
Il parait que le son montait de temps à autre jusqu’au troisième étage
et à ce moment là on se faisait vraiment engueuler. Mais on recommençait
le lendemain et s’était génial.
De temps à autre nous faisions des pauses et c’est alors que le
téléphone sonnait vers deux heures du matin et pendant une heure.
C’était Olivier.
Il prenait de mes nouvelles se renseignait sur l’état de ma maladie dite
toxoplasmose du à ce cher Nutella. Il m’indiquait des traitements à
suivre et me parlait de ses entraînements de ses passions.
Quant Olivier téléphonait c’était toujours en pleine nuit, il racontait
que mon pays était en guerre et qu’il fallait me réveiller à tout pris.
Qu’il était vital que l’on se parle de suite.
Le scénario fonctionna cinq fois et puis les sœurs finirent par mettre
un répondeur, pour mettre fin à cet amour.
C'est ainsi que l’on découvrit un soir que la sœur en chef couchait avec
la gestionnaire du foyer, lorsque je dû aller prendre le combiné dans sa
chambre. Ainsi va le monde dans cette hypocrisie religieuse…
La dernière fois ou Olivier et ses coups de fil réveillèrent la moitié
du foyer, il partait à la guerre et cette fois s'était une vrai guerre.
Olivier était de la légion para.
Puissant et beau mais finalement une tête brûlée.
Il voulait monter de Montpellier à Bordeaux pour me faire l’amour dans
un hôtel dans la nuit.
Il hurlait au téléphone, je pars à la guerre, Corinne, je t’aime, j’ai
25 ans tu viens à peine de faire tes 18 ans, je veux t’épouser, tes
parents n’auront rien à dire.
Il me disait, je prend une voiture dans 7 heures je suis à Bordeaux et
je te fais l’amour.
Je pars à la guerre Corinne! Au Liban, c’est la première fois que je
vais faire la guerre, je t’aime, j’ai 25 ans, je ne veux pas mourir, je
ne veux pas mourir.
Il pleurait au téléphone, notre dernière conversation aura durée 20 mns.
J'avais peur j'en voulais à Sandra en ces moments je la détestais de
m'avoir empêché d'être avec lui.
Olivier fit parti du premier escadron français envoyé au Liban et qui a
sauté à leur arrivée.
Ils avaient tous entre 22 et 30 ans.
Dans mes moments secrets les plus lourds à chaque fois que la vie veut
vous abandonner et vous éloigner du bonheur et de l’amour, de la
tendresse ou de toute douceur, je pense à cet homme à ce clash que nous
avions eu en boite de nuit, à ce courant d'amour d'envie et de tendresse
que je suivais sans vouloir me retenir, à ces mains, à ces lèvres, à ces
envies à ce je t’aime et surtout à ce que j’aurai dû faire pour être
dans ses bras avant qu’il s’en aille.
Mon doux et tendre souvenir d’avenir je t’aime aussi.
Papeete
En janvier 1990, mon avion se posait sur l’aéroport de Papeete.
Mon nouveau directeur était venu m’accueillir avec des colliers de
fleurs de tiaré telle est la coutume.
En sortant dans le hall, je faisais la connaissance de mes futurs
collègues.
Le métier que j’allais faire me pesait mais je n’avais pas le choix.
La vie active m’avait condamné. Tantôt à étudier et à travailler en même
temps et tantôt à ne faire que travailler à perte ce dés l’âge de 17
ans.
Je demandais à mon directeur ou se trouvait la ville après quelques
minutes de route.
Il m’informa que j’avais tout vu.
Mes souvenirs de Melbourne et d’espace de liberté se rétrécissaient dans
ma mémoire à la vision de cet endroit étriqué ou j’allais devoir vivre,
Papeete.
Le climat était lourd et humide. Les gens toujours souriant étaient la
plupart concentré essentiellement sur l'art, le tourisme et les sorties
qu’ils appellent « la bringue.
Trop d'alcool et soûleries avec des bagarres inimaginables étaient aussi
du lot quotidien des nuits polynésiennes vers trois heures du matin.
Je me disais simplement que je serai à Tahiti pour une courte période,
simplement de passage. Un an de sacrifice et ensuite je pourrai enfin
partir vers l’Australie et m’installer de nouveau sur Melbourne.
Prenant ce mal en patience je m’inscrivais à la danse Tahitienne, je
faisais du surf et du wind surf, du ski nautique le week end à Morea, du
piano et du squash. Et j’attendais le moment de pouvoir enfin partir.
Un matin je faisais du wind surf au Motu Martin. Il y avait un fort
courant et des vagues de trois mètres à la barrière. Je perdais
l’équilibre en passant ma troisième vague et je me suis retrouvée roulée
et aplatie en même temps sur le récif par la planche, le mat avait cassé
et je me trouvais sous la voile.
Une main m’attrapa par les cheveux et me tira d’un coup hors de l’eau.
Il s’appelait Stephan. Il était grand brun et mat de peau. Il avait un
look hispanique.
M’a-t-il sauvé la vie qui sait ?
On prit un pot ensemble et l’on échangea nos téléphones pour se revoir.
Il me posa une question qui me fit éclater de rire.
Dans quelle classe est-tu ?
J’avais 25 ans et depuis bien longtemps je travaillais.
A ma question quel âge as-tu il répondit comme toi et à celle de mais
que fais-tu ?
Il m’indiqua simplement je suis dans les affaires. Vêtement de sport,
planches de surf etc…mon père tient aussi des salles de jeu.
Stephan eu à cette époque deux passions le surf et ce certainement tout
au cour de sa vie et moi en tant que « sa femme pendant quatre mois ».
Son père était juif pied noir et sa mère espagnole convertie.
Nous étions bien ensemble.
En fait il avait 17 ans et demi le jour de ma noyade. Et ce petit
mensonge je le lui ai pardonné très vite, du haut de son un mètre quatre
vingt quinze, on s’entendait bien.
Je ne faisais pas les fêtes alors le samedi en cachette, il me
retrouvait au « Cocos » un restaurant grand luxe à cinq mètres de chez
lui et nous prenions le férie pour l’île de Moréa et ce pratiquement
tous les week-end.
On faisait du ski nautique, de la plongée, de long baiser sur la plage
ou l’on s’endormait dans les bras l’un de l’autre. On courrait et l’on
jouait à se canarder avec des glaçons récupérés au distributeur à cet
effet.
Des courses poursuite dans ce paradis naturel et illusoire
merveilleusement construit.
Les bungalows était d’une beauté inimaginable.
Notre amour était doux et lorsque le temps ne s’y prêtait pas on allait
à la montagne au trois cascades et l’on marchait des heures, on
s’allongeait sur l’herbe mouillée et
l’ on se baignait dans une eau à 20 degré dans des criques ce qui était
fort rare à Tahiti.
Un dimanche nous nous endormîmes sur la plage de Morea et il n'y avait
plus de phérie. Alors on prolongea notre séjour.
Le lundi matin Stephan rata ses cours et un ami de son père nous
attendait à l'arrivée.
Il ne voulait plus que l'on se fréquente.
Aux vacances scolaires il partit avec son frère à Hawaï.
Il m'appelait pratiquement tous les jours.
A son retour des îles, Stephan s'amusait à emmerder ses professeurs et
il reçu des heures « de colle » pour avoir envoyé des craies sur le
tableau des profs.
Ces petits actes eurent raison de notre amour, je ne supportais pas ces
enfantillages.
Récemment j'ai appris par un gérant d'une galerie d'art qu'il était en
prison à Los Angeles. Il en a pris pour cinq ans. Son frère et lui même
ont transporté des sacs de perles de Tahiti collés sur leurs jambes pour
les passer en fraude et il se sont fait prendre.
Le dit gros « Patrick » tenait un restaurant Chinois au pont de l'est en
1990.
Un soir je suis entrée dans son restaurant et mon sac est tombé par
terre, il s'est ouvert. Mon flingue, un 9mns de service en glissa et fit
une volée jusqu'au milieu de la pièce, un samedi soir le restaurant
était plein à craquer.
J'avais obtenu « ce joujou » par la biais du haut sariat.
TUEUR A GAGE
Nouméa 1996
De retour en Nouvelle Calédonie en février, je travaillais pendant une
semaine dans un Internet café.
Le gouvernement français avait pris la décision de me rapatrier contre
mon gré d'Australie vers Nouméa.
J'avais effectué une enquête journalistique dans un culte japonais très
particulier.
Le déroulement de mes travaux tournant très mal, je m'étais échappée du
petit camp du bush australien où je me trouvais pour me réfugier dans
l'antre de l'ambassade de France à Canberra.
Avant de partir j’avais eu le temps de prendre tout l’historique de
cette organisation sur disquette. La liste complète des dignitaires du
groupe, les numéros de comptes de fonctionnement, les transferts de
fonds, les zones d’influence de l’ensemble de ce réseau et leurs buts.
Pendant le camp nous étions tous filmés, actes faits et gestes étaient
enregistrés et observés.
Avant de m’enfuir, j’avais regardé les deux caméras posées à terre
ainsi qu’un sac empli de rouleaux de photos. Un coup d’œil rapide vers
un des pakistanais du centre et un indien, m’avait incité à ne pas le
faire pour sauver ma peau.
Le cours des choses allait mal tourner.
Je m’étais dévoilée à plusieurs reprises et maintenant, l’encadrement se
faisait nettement plus violent à mon égard.
La veille de mon départ trois viols avaient été commis dans le centre,
notamment sur deux adolescentes et un adolescent.
Pour cette enquête je devais toucher 7.000.000FCFP. Il n’en fut rien.
Ide s’est fait descendre à Las Vegas en juin 1995, il m'avait branché
sur cette histoire en 1993.
Ide était japonais et je l'avais rencontré au Club Med de Nouméa, il
avait 40 ans.
Ancien champion Olympique de l'équipe de ski du japon, reconverti dans
le cirque acrobatique, il était grand et beau, « une face de lune.
Tous les soirs avant les spectacles nous prenions notre apéritif
ensemble dans l’antre du dit « Château Royal. Lui "un chocolat" et moi
"un café".
Ide était discret et mystérieux. Moitié japonais et moitié américain.
En 1996 j'étais dans une belle merde et ce grâce à lui.
Il avait eu un contrat de travail pour être trapéziste dans un Cirque de
haut niveau.
Avant de prendre la décision de quitter le Club Med et de rompre son
contrat, Ide et moi en avions discuté.
Mes conseils avaient été les suivants : que risques tu ? Garde tes
arrières et essaye de négocier un retour toujours possible vers le Club
Med au cas ou ta nouvelle situation ne te plait pas.
J’ignorais alors à cette époque qu’Ide était un agent de renseignement.
J’appris sa mort par téléphone en juin 1995. Il devait me rejoindre
quinze jours plus tard à Melbourne.
J’étais en train de ranger le salon d’un loft « très cosy » ou je
vivais depuis un mois.
Mon adresse, c’était « 6 Grange Road » à Melbourne dans l’état du
Victoria en Australie.
Je partageais cette maison superbe de trois chambres et de deux salles
de bain entre le style Victorien et les briques australiennes avec deux
Israélites.
L’un était avocat, l’autre notaire.
Quant à moi, je travaillais entre le marketing et la communication,
j’étudiais aussi.
Je lavais les verres dans différents cafés.
Je faisais tomber des assiettes de salade niçoise par terre dans
certains restaurants, éclaboussant les murs et la table et j’étais
virée dans l’heure.
Je faisais des jus de fruit tropicaux au « Victorian Market » pour un
Australien adepte d’un gourou indien à raison de dix dollars de l’heure.
Et suivant un jargon de vieux français j’étais aussi « une salle
timbanque » en chantant au « Monroes » et au « Georges » de temps à
autre.
Mon pianiste était un serbe. Il jouait pour les cours de danse du
Victorian College of the Art’s.
Je lui avais été présenté par Rowan au « Monroes ».
Nous finissions nos soirées dans ce club suite à nos cours de danse
israélienne.
Les artistes des comédies musicales venaient aussi s’y produire, s’était
génial. Rowan, Dina, Izard et moi étions toujours ensemble.
Mais un soir Rowan et moi furent témoins d’un meurtre dans le parking à
l’arrière du Monroe’s. La dispute avait commencé dans le café, entre
deux Australiens, un russe et un serbe. Deux secondes auparavant j’avais
pris mon pianiste en photo et bien sur dans l’angle, j’avais aussi les
tueurs.
Ces preuves je les ai encore.
Un jour pour des répétitions de chant, Michael me demanda de venir chez
lui un après midi. Il vivait à une heure de train de Melbourne et dans
une roulotte.
Je fus très surprise à l’arrivée de trouver douze militaires dans cette
roulotte.
Il passait leur temps à voyager entre
Melbourne.
J’étais au milieu d’individus qui participaient à des actions de
génocides.
Je fis ces nouvelles connaissances simplement par la musique.
Des contacts qui finalement chambouleront ma vie pendant plus de dix
ans.
Je ne suis restée que 10 mns dans cette roulotte, j’ai pris
tranquillement mes jambes à mon cou.
Devant les yeux allumés de mon pianiste qui me racontait que Milosevic
lui avait demandé de composer le futur grand hymne national de la future
grande Serbie.
Face au douze kosovars déjà bien imbibé d’alcool fort, je partais à
reculons en regardant ces 12 mercenaires, certains se levaient et
commençaient à avancer vers moi.
J’expliquais rapidement à Michael que nous pouvions reporter facilement
notre répétition, que les conditions ne semblaient pas être les
meilleures pour ce faire.
L’un d’entre eux se dégagea du groupe, les yeux d’un bleu perçant, une
petite houppette de cheveux blonds sur le devant le reste rasé.
Il s’approcha de moi et dans une langue que je ne comprenais pas, il
imposa au ton de sa voix son autorité aux autres mercenaires.
Puis il me caressa doucement la joue et me dit dans un français parfait
sans accent :
« Va-t’en et ne reviens plus jamais par-là », « tu n’as rien à faire
dans ce quartier ». « Tu es trop bien, pour ça ».
Tu es français avais-je répondu ? Il m’avait regardé et m’avait claqué
ses lèvres sur les miennes.
J’ai tourné les talons. Je ne reverrai, ce monsieur que deux ans plus
tard et à Paris. Un mercenaire, nommé Koulkoy.
A Melbourne en cet après midi de juin 1995, Sandy ex GO de passage dans
l’appartement téléphonait à une de nos amies, elle-même ex GO du Club
Med de Nouméa récemment installée à Brisbane, Jane.
Jane travaillait dans un club très select. Elle était très cool, une
fille élevée dans les fermes d’élevage des grandes exploitations du
Nord Australien.
Elle avait été la partenaire d’Ide au trapèze de temps à autre et ils
formaient une excellente équipe.
Sandy par contre ne connaissait pas Ide, elle n’avait jamais fait de
saison avec lui.
Les autorités américaines avaient prétendu qu’il s’était suicidé.
Un constat ou le flingue avait été retrouvé à
porte fermée à double tour.
Quand je me suis échappée du centre de Canberra, j’eu droit à trois
jours d'interrogatoire glauque par un diplomate français et un Gign.
S’était dans une maison en pleine ville. Je m’étais endormie dans une
chambre, un samedi soir et je me suis retrouvée dans un salon, un
mercredi matin et direction l’avion.
On me transféra à Melbourne ou je dû répondre de nouveau aux différentes
questions de Madame le consul de France.
Avant de partir un GIGN, m’insulta dans la voiture en me disant que je
l’avais fait venir trois fois pour rien et ce en pleine nuit. S’était
tout à fait faux.
Avant de prendre l’avion, il me dit et tu as intérêt à la fermer.
Madame le consul de France était une grande blonde à l'interrogatoire
stupide et je jouais de nouveau les idiotes.
Puis on me fit prendre l'avion mais cette fois via Nouméa.
A l’ambassade de France, j’avais rencontré aussi un coopérant descendant
d’une illustre famille de président français. Ce n’était pas anodin.
De retour sur Nouméa, dans cette petite ville ou j'avais grandi, j'étais
anéantie.
J'avais tout perdu et en plus je dû laisser le corps social qui
m'entourait penser que j'étais une pauvre fille disjonctée qui n'avait
jamais su quoi faire de sa vie, ni ou aller et qui était allée se perdre
dans une secte. Mais qu’elle secte, si le monde savait !
En fait les tenant et aboutissant de mon passage dans cette organisation
personne ne pouvait s’en douter.
La découverte de réseaux particuliers, des rencontres prestigieuses et
troublantes et des confusions d'identités sur ma personne à multiples
reprises.
La découverte de quelques cadavres dans les placards ont agrémenté dix
ans de ma vie.
Un monde de l'ombre qui finalement ne me plait guère. Trafic d’armes et
d’influence.
Intrigues financières et détournement de fonds, implication politique,
émergence d’une nouvelle idéologie.
Reconstruction des filières néo nazie de la dernière guerre mondiale,
préparation militaire pour de nouvelles déstabilisations et légitimité
de guerre, expérimentation médicale sur des cobayes vivants et non
consentant.
En guise de petit boulot, je devenais internaute pour une semaine.
C'est à port Moselle qu’eu lieu la première foire de présentation du
système Internet en Nouvelle Calédonie et que je découvrais ainsi
d’autres facettes du réseau en Australie.
Etant une petite internaute embauchée et m’ennuyant à souhait dans une
tente pratiquement vide en semaine, je tapais par curiosité et par jeu
sur un clavier, Tueur à Gage!
Et ce fut le début d'une autre aventure.
Prés de 33.000 adresses firent leurs apparitions.
Le lien Internet sur lequel je me connectais au hasard donnait accès à
une adresse ou de multiples caractères notamment en russe et autres
cryptages s'inscrivaient avec des hyper liens successifs.
J'avais fait quelques cours d'initiation de cette langue en 1981 et je
cliquais sur ce qui me semblait le plus intrigant et intéressant.
Tueur à gage sur le site yahoo.com en 1996 !
Des images de camps en Irak sont apparues.
Foulard, treillis kaki, arme au poing, des tentes où se mélangeaient des
militaires français et des locaux.
Quelques femmes et des hyper liens de transitions.
Des photos en couleurs et des publicités des prix affichés, des slogans
en arabes et surtout l’étalage d’une idéologie.
Je photographiais les visages des européens présents dans ces camps avec
la chair de poule. Certains étaient très beaux, trop pour arpenter ces
camps avec des kalachnikovs. Je revoyais alors le visage de ce
mercenaire de Melbourne.
Les autres liens me conduisirent vers des intrigues nettement plus
complexes.
Je vis apparaître, des plans d’avion avec une petite bombe sur le
devant.
Il s’agissait de plan de Dassau, un partenariat de développement avec
les USA.
Puis un monde très étrange de plan satellite avec des missiles, on se
serait cru dans un jeu vidéo et pourtant ce n’en était pas un.
L’espace cosmique de l’univers sous contrôle de divers satellites avec
de nombreux missiles sur nos têtes. Certains postés sur
d’autres sur le Pakistan, d’autre sur l’ex URSS.
Après 15 mns de connexion sur ce site, je me trouvais encerclée de 5
personnes du haut ssariat. Des agents de sécurité qui souhaitaient
récupérer mes travaux pour leur compte. J’avais imprimé ces documents et
je réussi à garder trois feuilles de précieuses informations.
Outre le paysage satellite bardé de positionnement de missiles, il y
avait dans ces informations quelques renseignements généraux du style.
L’interception d’un agent palestinien sur un bateau entre Tripoli et
l’Egypte par le Mossad et la liquidation de cet agent.
Des informations sur une Nouvelle guerre en préparation, celle de l’eau.
bombardement du sud de
France refuserais le dictat Américain de son contrôle d’ici 2008.
La volonté de certains corps d’élite de créer de multiples attentas dans
les années à venir pour légitimer la conquête et le contrôle de nouveau
pays pour des richesses en perdition dans les pays industrialisés afin
de légitimer des guerres futures et j’en passe.
Petite internaute d’une semaine en « deux mots » sur un clavier j’avais
découvert tout un réseau !
Cliquant sur un autre lien j’accédais aussi à des informations
journalistiques.
Il s’agissait d’un homme israélite pris en otage au pakistan.
Avant d’être exécuté il avait eu le temps d’envoyer par email ses
travaux, j’en récupérais aussi une partie.
La toutaule pétrolière y était directement impliquée.
Autant au niveau de financement des sous-marins nucléaires vendus par la
France à ce pays en perpétuelle guerre contre l’Inde, autant au niveau
des financements réel des armes nécessaires à leur guerre.
Je retrouvais de nouveau le nom de Monsieur KoulK, cet homme au regard
si perçant sur des facturations et des ordres de paiements sur des
comptes à Lombdock, une île d’indonésie.
Des transferts de fonds régulier fait vers le Canada, la fuite et la
protection d’une famille de dignitaire d’Irak vers ce même pays prévu en
cas de problème.
Quelle merde !
A l’annonce de la mort d’Ide, j’étais restée figée.
L’aspirateur à la main, j’avais regardé Sandy qui discutait maintenant
de choses tout à fait courante.
Presque sans voix je m’avançais et je murmurais « Ide, Ide est mort » «
mais, mais, mais… » passe-moi Jane s’il te plait. Sandy ne voulait pas,
elle me fit attendre mon tour debout pendant pré de 20 mns. Quand j’eu
Jane au téléphone, elle ne savait pas grand-chose elle était très gênée
et semblait avoir peur de parler de sa mort au téléphone.
Les détails je vous les ai cité plus haut et je n’en disposerais pas
d’autre.
Désorientée je me demandais quel allait être le cours de ma vie.
Il me restait un lien avec un journaliste français sur cette histoire,
il était en ce mois de juin 1995 en URSS.
Il ne répondait plus à mes emails !
Alors je pris mon mal en patience. Je décidais de continuer mon enquête.
Je trouverais bien une issue de secours afin d’être payée. Paul à Paris
était mon seul espoir.
La communauté israélite dans laquelle j’étais intégrée filtrait tous mes
faits et gestes.
Je n’avais rien à cacher mais de faux renseignements leur avaient été
fournis de Nouvelle Calédonie sur mon identité.
Et à partir de ce moment ma vie fut foutue en l’air et le carnage de
mon destin se préparait.
Je prenais part à tous les travaux de
les festivités, certains de ceux-ci concernaient directement la vie
politique et l’avenir des nations.
Des missions de femme se préparaient en Chine. Il ne s’agissait ni plus
ni moins de préparation de déstabilisation du régime communiste chinois.
Ces femmes , à raison de cinq avaient réussi à organiser dans une tente
un Chabat de pré de 4000 personnes sous contrôle du gouvernement.
Des rencontres et des réseaux parallèles avaient pût se tisser.
L’ouverture de
liens d’activité commerciale que l’Australie avait fortement développé
depuis les années 1980 à la différence de l’Europe qui découvrait à
peine ces autres puissances.
Persuadée que j’étais une infiltrée parmi eux qui un jour leur ferait
sauter leur synagogue libérale, j’eu droit à toutes les emmerdes.
Celles de perdre mes amis, d’être isolée et acculée à la misère face aux
ricanements et raillerie d’Ivan et de l’ensemble de la communauté.
J’en avais assez de ces nantis d’enfants gâtés qui avaient eux leur
fortune grâce au labeur de leur parent.
Je choisi de partir de l’appartement « 6 grange road.
J’infiltrais ainsi d’une manière très rapprochée le centre Japonais.
J’y dormais, j’y vivais et je m’occupais de la sécurité de celui-ci.
Finalement s’était la meilleure place pour mon enquête.
Par contre il fallait un mental d’enfer, à tout épreuve et surtout
garder à tout pris un contrôle de tout et sur tout. Ne jamais perdre
conscience.
Le culte demandait que des offrandes soient faites tous les jours.
Cela était excessivement comique.
Je mettais alors dans les enveloppes 5 cents, le chef du centre
m’expliquait que dieu avait besoin de plus, je rajoutais alors 10 cents.
Quelle niaiserie ?
Je lavais les chiots tous les jours, il fallait ranger les chaises,
faire le ménage du centre et demander pardon pour tout et surtout
demander pardon d’exister.
Dans cette organisation il ne faisait pas soigner les enfants malades
surtout quant ils avaient pré de 40 degrés de fièvre. De plus il les
obligeait à continuer de travailler avec le sourire pour purifier leur
karma.
Et la main de la guérison levée il leur transmettait la lumière pour les
guérir.
Un matin après avoir dormi dans le centre je découvrais que le chef du
centre allumait un système de ventilation et avait auparavant induit un
produit dans la ventilation.
Il ne semblait pas s’agir de senteur quelconque pour parfumer la pièce.
Je trouvais alors l’attitude du chef du centre, un Grec australien
très étrange.
Quelque pièce du centre était interdite fermée à double tours, avec
trois coffres forts.
Je me demandais comment je pourrais avoir accès à ces documents.
Un jour la vestale du centre, une indienne que je secondais dans les
travaux du culte, Laissa la porte de la première salle qui m’était
interdite d’accès entrouverts.
Cette femme se préparait à être une vestale.
Elle avait été sélectionnée pour aller dans l’année rejoindre la maison
mère au Japon afin de vivre aux côtés de la directrice générale du
centre.
La directrice de toute l’organisation en bon « gourou » était en fait
une multimilliardaire qui passait son temps dans les clubs meds du
monde, invité et membre de la jet set international, elle arpentant les
lieux les plus sacrés du monde.
Son carnet d’adresse était inédit, son cheptel immobilier lui demandait
les services des meilleurs gestionnaires.
Le travail gratuit de l’ensemble des membres du culte dans le monde lui
permettait la création de produit issue de divers recherches en
agriculture bio, en produit cosmétique dérivés etc…vendu bien sur à
moindre coût que les autres.
Les offrandes faites tous les jours dans les différents centre du monde
et dans tous les pays soit pré de 400 assuraient un budget de
fonctionnement et chaque fois que l’on nous demandait des augmentations
d’offrandes, les ordres venaient de nettement plus haut. Les besoins en
investissement se faisaient de plus en plus pressent et lourd.
Derrière le fonctionnement classique d’une secte on trouvait un autre
type d’organisation parallèle.
Outre la recherche médicale faite sur certains membres, un type de
sélection para militaire se faisait sur les jeunes âgés de 8 ans à 35
ans.
L’achat d’arme, des rencontres au sommet, avec réunion et camp de
sélection et de préparation des membres.
La directrice du culte japonais était la fille d’un ancien chef de
guerre japonais, néo nazis.
Son père avait tenu pendant toute la deuxième guerre mondiale la gestion
des usines et des industries militaires de fabrication de chars, de
missiles et autres besoins aux fins de guerre.
Il avait fait parti aussi de plusieurs signatures d’actes avec Hitler et
Le Pape de l’époque.
Après la guerre cet homme avait été jugé dans son pays puis relâché.
Mort en 1967, il avait sur les dix dernières années de sa vie commencé à
reconstruire les bases de l’idéologie Nazi en « re-travaillant la
méthode ».
Le peuple japonais n’avait dans son histoire aucun passif de conflits ou
de contentieux avec le peuple juif mais plutôt avec le peuple chinois ou
coréen.
Dans toutes les littératures du culte, les membres ne cesseront
d’écrire, « juif et japonais sont égaux. Pour les autres peuples par
contre, il considérait qu’il fallait les éduquer et les aider et à
s’élever à tous les niveaux.
La notion de race supérieure avec la considération d’existence de sous
race et la volonté d’un corps déterminé de faire en sorte que celles ci
doivent accéder à une quelconque suprématie de l’être sont des bases de
l’idéal néo-nazie.
Ces valeurs avaient été retravaillées dans son fondement.
Le père fondateur de ce culte japonais avait passé cinq ans de sa vie a
essayé de comprendre pourquoi ils avaient perdu la guerre.
Sur les comptes de la secte on trouvait des capitaux du Vatican, des
listes de noms de juifs et leurs biens volés.
Le règlement de travaux de chercheurs, de médecins, de membres de la
Cogema, des pilotes de 747, des chefs de renseignements de tous pays,
Japon, USA, Italie, Inde, des politiciens et j’en passe.
La porte entrouverte j’avançais doucement dans la pièce mystère et je
guettais en même temps le retour de l’indienne.
Je vis sur le bureau des fioles posées, avec des inscriptions, des
numéros et des codes bars inscrit. Ayant fait parti du monde médical dix
ans auparavant je reconnaissais des éléments d’études.
Il s’agissait de composant de gaz que le chef du centre disposait le
matin dans un système de diffusion installé derrière le Bouddhas et en
haut des lumières disposées de façon particulière et qui éclairaient
l’ensemble de l’autel.
Ce nouveau type de gaz se répandait dans le centre toute la journée pour
illuminer les membres et leur réaction étaient observée par un certain
monde médical.
Normalement le chef et les vestales ne pouvaient toucher le Bouddha ou
s’approcher de l’autel sans de multiples préparations, gants blancs,
coubertes etc…un rituel bien au point pour sublimer les individus.
Quand le chef Grec entra dans le centre, j’étais emmitouflée dans mon
sac de couchage et je fis semblant de dormir car en fait j’ouvrai le
centre avec l’indienne et ce à neuf heures le matin et avant je me
levais à six heures pour encore faire le ménage avant la venue des
membres, je faisais ma toilette et je prenais un petit déjeuner.
Il était sept heures et s’était la première fois que je voyais le chef
du centre faire son cinéma et il était cinq heures du matin.
L’Indienne arriva et hurla de me voir dans la pièce, j’avais essayé de
photographier en mémoire les codes des fioles, je ne les avais plus à la
main.
Je prétextais la recherche d’un stylo.
La vestale me demanda d’aller faire des offrandes et de demander pardon.
Je suivais le rituel amusée mais vraiment intriguée et je songeais alors
à partir.
Une femme du centre suite à mon inquisition me proposa de venir dormir
chez elle pendant quinze jours.
Elle était marrante. Réfugiée cubaine vivant depuis douze ans à
Melbourne, elle avait tout essayé en terme de religion, l’islam, le
protestantisme, diverses formes de bouddhismes, elle collectionnait les
cultes.
Je dormais dans la chambre d’ami et tout se passait bien, j’avais réussi
à m’écarter du centre car finalement cela commençait à ne pas sentir
très bon mais restant chez cette cubaine membre je gardais donc mes
contacts pour mon enquête.
Elle me racontait Cuba et ses activités là bas. Elle était farouchement
anti-communiste et me montrait les photos de ses amis et de sa famille
liquidée et torturée car opposant au régime. Elle-même avait goûté des
geôles cubaines pour un temps.
Cette femme était sympa. On regardait la télé ensemble, on chantait et
je parlais de nouveau un peu en espagnol avec elle.
Elle avait l’âge de ma grand-mère et n’avait pas pu avoir d’enfant.
Suite à un viol de ses tortionnaires à Cuba elle s’était fait avorter
dans « un bouge » et n’avait par la suite jamais rencontré d’homme avec
qui faire sa vie.
Puis un soir elle revînt du centre et me fit une crise d’hystérie. Elle
avait vu le fantôme de sa grand-mère se tenir debout dans le salon la
veille, lui disant que j’étais un démon et qu’il fallait que je m’en
aille. Elle en avait parlé au Grec et je lui demandais alors deux jours
pour pouvoir tout emballer et quitter les lieux.
Je trouvais un logement dans une petite chambre, un foyer d’étudiant et
de travailleuse ou nous étions quatre vingt.
La pièce était si exiguë, les pièces communes pas géniales, mais bon je
payais cent quatre vingt dollars par mois et j’avais un toit.
Tous les jours j’allais au centre.
Une violente altercation s’était produite avec une autre dignitaire du
centre et ce à cause d’opinion bien différente que j’avais sur des
phénomènes de société.
Elle venait d’être choisi et d’être tirée au sort pour être jurée dans
une affaire de pédophilie.
Elle commentait les faits et jugeait les évènements suivants les bases
des valeurs de la secte.
Ces fameuses notions karmiques et que sais je encore !
S’était odieux.
L’homme fut d’ailleurs relaxé pour erreur judiciaire.
Mais ce type d’organisation fini par ne plus supporter mes
investigations dans leur rouage.
Un soir il y eu un problème de fuite sur le toit et par l’arrière du
centre je me suis faufilée sur le toit pour boucher cette fuite avec une
plaque.
Nous avions une quantité de machine à l’arrière du centre pour
travailler et améliorer le lieu.
J’eu alors l’opportunité d’entrevoir la deuxième pièce toujours fermée
par la fenêtre donnant sur le toit. Elle était entrouverte. Je fis
sauter le loquet j’ouvris le vasistas en grand et d’un bond je sautais à
l’intérieur. Il y avait un bureau, un ordinateur et un tas de disquette
posée sur la table.
J’embarquais les disquettes dans ma bouche, il y en avait dix.
Je déplaçais la chaise d’un mètre du bureau de façon à pouvoir me hisser
sur le toit. Je refermais la fenêtre du toit derrière moi.
Je mettais les disquettes dans mon jean.
Je suis redescendue par l’arrière du centre le trou était bouché.
Le chef du centre me demanda de rester pour assurer un tour de garde de
sécurité.
Je refusais prétextant du travail et des auditions à passer.
J’avais payé pour partir dans un camp d’encadrement des jeunes.
Le départ s’était dans cinq jours.
Comment allais je pouvoir faire pour les éviter cela ?
Mon plus grand regret aura été d’avoir entraîné un type génial,
directeur d’un restaurant français dans le quartier de Brunswick dans ce
bordel !
Pour faire vrai et suivant leur dogme et croyance car s’est par ce biais
aussi que certain morde à l’hameçon il faut amener au culte une personne
qui puisse faire le stage et le réussir. A partir de ce moment là on
monte en grade.
Pour ma crédibilité vis à vis de la secte, je l’ai fait avec cet homo
un cuisinier hors pair.
Par contre le mois suivant je ne cessais de lui dire d’arrêter d’aller
au centre de ce dégager de ce culte que je faisais une enquête. Il en
parla au chef.
La disparition des disquettes créa une hystérie générale dans le centre
et accentua la violence des chefs du centre et des membres
organisateurs.
Les évènements se précipitaient et des ordres du directoire et du centre
parvinrent du Japon pour me faire disparaître.